
Auteur de l’unique but qui a qualifié le Gabon pour le dernier tour des éliminatoires, Flora Bouyi associe aussi ses coéquipières, le staff et même ceux qui ne croient pas en elles.
Gabonallsport : Peut-on avoir votre réaction à chaud au sortir de cette victoire contre le Congo ?
Flora Bouyi : « En venant jouer, notre seul objectif était de gagner et rien d’autre. Pour nous, ce match était le chemin qui nous conduit à la Can. Malgré les problèmes internes à la tanière notamment les multiples cas de coronavirus, nous n’avons pas été affectées.
Et vous marquez un but libérateur à quelques minutes de la fin du match lorsque le public désespérait déjà.
Un match c’est 90 minutes. Je sais que beaucoup sont venues nous voir tomber. C’est aussi la particularité du football.
Je m’étais promis ce but et moi et mes coéquipières étions convaincues qu’il allait arriver. Je voyais la gardienne en difficultés car face au soleil. La première tentative a raté mais le seconde a réussi.
Et j’ai dédié ce but à mon papa, décédée le 30 novembre dernier. Je pense que de là-haut où il se trouve, il est fier de moi. Je pense aussi à ma famille, à mes coéquipières, au staff et à tous nos soutiens mais aussi à ceux qui n’ont pas cru en nous.
Début du match timide et incohérences sur toute la ligne. On vous a vu jouer même en attaque presque durant tout le match.
Nous avons respecté les consignes, y compris moi. Car si ce n’était que moi, je n’allais jouer à ce poste parce que je ne m’y sens pas l’aise. Mes coaches connaissant mes capacités athlétiques et techniques ont dû revoir la stratégie et voilà pourquoi ils m’exploitent beaucoup plus en électron libre.
Vous jouez contre le Togo pour le dernier tour. On peut espérer véritablement une qualification ?
Espérer ? Ce n’est pas moi qui décide mais Dieu et lui seul. Nous sommes dans un élan où on veut aller à la Can. Nous ne pouvons pas négliger les autres équipes, notamment le Togo qui a un championnat national régulier. Ce qui n’est pas notre cas.
Mais je sais que Dieu ne fait rien au hasard. S’il a accepté que nous soyons jusqu’à ce niveau, c’est parce qu’il a un plan pour nous.
Peut-être un appel à nos autorités pour la suite de la compétition.
Ce n’est point un secret pour personne que le football féminin est marginalisé par les autorités compétentes qui n’ont d’yeux que pour le football masculin. Je pense que ce parcours va désormais attirer leur attention afin de revoir leur position vis-à-vis de nous ».