Tel est le regard de Thierry Mouyouma, ancien international gabonais et entraineur de haut niveau, résidant en ce moment en France.
Gabonallsport : Quel est votre lecture du match Gabon-Angola ?
Thierry Mouyouma : « Contrairement au match aller, j’ai regardé le retour en rediffusion parce que la chaine était cryptée par canal+.
Je dis bravo aux garçons pour le résultat car c’était ça l’essentiel. Le contenu lui était et restera néant avec ce sélectionneur. Pas parce qu’il manque de la qualité dans ce groupe mais plutôt parce que ce n’est pas sa façon, autant de faire qu’avoir une philosophie de jeu claire et définie.
Je continue à penser qu’Ibrahim Ndong sera meilleur dans son registre habituel de milieu même s’il a déjà commencé derrière où il dépanne bien. Les réflexes de relance depuis l’arrière ne sont pas fluides. Par contre il coupe mieux les actions adverses à ce poste.
Partagez-vous cet avis que Patrice Neveu a fait l’un de ses meilleurs classements ?
Je vais plutôt dire que Neveu a fait évoluer sa réflexion pour une fois, en prenant le risque de faire jouer des jeunes et à leurs positions préférentielles. Il faut croire que la pression, les commentaires après Luanda ont eu raison de son entêtement.
Parce que se priver de nos meilleurs atouts tels que Mario Lémina et Ibrahim Ndong en milieu dans un seul match et en déplacement, ne reposait sur rien. Surtout quand on convoque un défenseur central pour ne pas l’utiliser.
Cette équipe des Panthères vous rassure-t-elle pour la Can ?
Bienheureux celui qui peut répondre aisément à cette question, tellement l’avenir est incertain avec ce groupe sur le plan du jeu. Pour tirer profit de nos attaquants, il faut les mettre dans les meilleures positions, soit en déséquilibrant l’adversaire, soit en allant très vite sur des phases de dédoublement complice entre latéraux et ailiers ou la profondeur toujours vite avec nos attaquants rapides.
Sauf que le sélectionneur ne sait pas le mettre en place et laisse le destin, les seules qualités des jeunes résoudre l’issue des matchs. Avec cette façon de faire, c’est au grand bonheur de la chance surtout dans une compétition comme la Can où on joue de manière intermittente, où le jeu positionnel a son importance et le rapport de force dicte sa loi. Soit tu es fort, soit tu es malin.
Un mot de fin ?
Je veux être optimiste comme un Gabonais qui supporte sa sélection mais sans triomphalisme. Si mathématiquement les chances de coupe du monde sont finies, servons nous de ces derniers matchs pour asseoir une façon de jouer, trouver une balance dans le système de convocation, travailler certains automatismes avec certains nouveaux joueurs et accentuer la recherche des talents dans les championnats inférieurs en France et partout où évoluent des gabonais, à défaut de faire commencer le National foot avant la Can, parce que visiblement, cette sélection est à bout de souffle et un nouvel élan s’impose.
Merci autre travail que vous faites et bonne continuation ».