
Investi Président de la République samedi au stade d’Angondjé, Brice Clotaire Oligui Nguéma entame son mandat avec de nombreux défis, dont celui de redonner un nouveau souffle au secteur sportif gabonais, longtemps négligé.
Parmi les priorités figurent la création de pôles régionaux de formation dans des provinces à forte pratique sportive comme l’Estuaire, le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Maritime et le Woleu-Ntem.
En s’appuyant sur les infrastructures existantes et en impliquant collectivités, fédérations, ligues et écoles, ces centres permettraient de préparer la relève tout en dynamisant les territoires.
Autre enjeu majeur, l’autonomisation des fédérations sportives, actuellement trop dépendantes de l’État. Une nouvelle gouvernance, plus transparente et responsable, accompagnée d’un appui technique et financier, est nécessaire pour leur redonner efficacité et crédibilité.
Le Président de la Republique est également attendu sur la mobilisation et l’implication du secteur privé, quasi absent du financement sportif. Des mesures fiscales incitatives et des cadres juridiques adaptés pourraient favoriser le sponsoring et relancer les disciplines en difficulté.
Par ailleurs, la relance du football féminin, abandonné à lui-même depuis des années, est essentielle pour une politique sportive inclusive. Un championnat structuré et un soutien aux clubs féminins sont aujourd’hui indispensables.
Enfin, Oligui Nguéma devra s’attaquer aux problèmes chroniques du sport gabonais : infrastructures délabrées, mauvaise gouvernance, absence de stratégie et fuite des talents. Dans ce contexte, le choix du futur ministre de la Jeunesse et des Sports sera scruté de près. Il devra incarner compétence, intégrité et vision donc un manager qui connaît la maison sport.
Le sport gabonais regorge de potentiel, mais nécessite des réformes profondes, courageuses et rigoureuses. Oligui Nguéma a l’occasion d’en faire un levier de cohésion et de développement national, à condition d’appliquer enfin une vraie politique sportive nationale tant attendue dans notre pays. Il va falloir sortir coûte que coûte du schéma de la gestion des urgences qui profite à un très petit nombre.