
Ancien candidat à la présidence de la Fégafoot en 2018, ancien vice-président du FC 105 et du CF Mounana, après quelques années en réserve, l’ancien conseiller juridique de la Linaf revient avec une nouvelle réflexion intitulée « Vers un nouveau football gabonais ».
Lorsqu’on est un passionné d’un domaine, le quitter devient une espèce de calvaire qu’on vit au-dedans de soit. C’est ce que semble vivre Blanchard Andoume, acteur du football gabonais.
Ancien candidat à la présidence de la Fégafoot en 2018, ensuite copté pour être vice-président de la Commission des équipes nationales, ancien vice-président du FC 105 et du CF Mounana, après quelques années en réserve, l’ancien conseiller juridique de la Linaf revient avec une nouvelle réflexion de notre, intitulée « Vers un nouveau football gabonais ».
Une vision portée surune réforme profonde du système électoral de la Fégafoot et qui pourrait transformer notre football pour les décennies à venir. Entendu que nous sommes à 14 mois du renouvellement du Comex de la Fédération gabonaise de football.
En ce basant sur sa grande expérience professionnelle et son « implication directe dans le football », Blanchard Andoume semble avoir compris les subtilités réglementaires de notre écosystème footballistique et désormais convaincu que « le potentiel de notre football est immense, mais il ne pourra s’exprimer pleinement qu’avec une gouvernance moderne et équilibrée ». Lecture du texte intégral.
« Les étoiles qui nous guident
En observant le continent africain, des modèles de réussite émergent clairement. Le Sénégal, champion d’Afrique en 2022, a transformé son football grâce à une réforme profonde de sa gouvernance. Le Maroc, demi-finaliste de la Coupe du Monde 2022, prouve qu’une vision claire et une structure équilibrée peuvent mener aux plus grands succès. Le Rwanda impressionne par son intégration du football féminin dans sa gouvernance.
Ces nations ne sont pas si différentes de la nôtre. Elles ont simplement su adapter leur gouvernance aux exigences du football moderne. Leurs succès ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une vision claire et d’une gouvernance adaptée.
L’architecture d’une nouvelle ère
Ma proposition pour la FEGAFOOT s’inspire de ces réussites tout en respectant les spécificités gabonaises. Au cœur de cette réforme : un système électoral équilibré et inclusif, où chaque composante essentielle du football gabonais trouve sa juste place.
Les clubs de l’élite : les piliers du temple
Les clubs de Première Division, véritables locomotives de notre football, recevraient trois voix chacun, soit 42 voix pour les 14 clubs. Ces entités investissent dans les infrastructures, forment les talents et représentent notre football à l’international – leur poids électoral doit refléter cette contribution.
La force de la deuxième Division : le socle du développement
Les clubs de D2, essentiels à notre maillage territorial et à la formation, se verraient attribuer deux voix chacun, pour un total de 24 voix. Cette pondération reconnaît leur rôle fondamental tout en maintenant une hiérarchie naturelle avec l’élite.
Le football féminin : un avenir en construction
Innovation majeure : les trois premiers clubs du championnat professionnel féminin de la saison précédant le vote recevraient chacun une voix. Cette attribution de trois voix au football féminin reconnaît son importance croissante et encourage son développement. Le champion, le vice-champion et le troisième du championnat deviendraient ainsi des acteurs à part entière de la gouvernance, portant la voix du football féminin.
Les ligues provinciales : l’ancrage territorial
Les ligues provinciales, essentielles au développement territorial du football, recevraient chacune deux voix, soit 18 voix au total pour les neuf ligues. Cette représentation assurerait que tout le territoire gabonais, de l’Estuaire au Woleu-Ntem, participe pleinement à la gouvernance du football national.
Les associations : la voix des acteurs du jeu
L’écosystème du football ne se limite pas aux clubs et aux ligues. Les acteurs du jeu méritent également d’être représentés :
– L’Association Nationale du Football Professionnel Gabonais (ANFPG) recevrait deux voix, reconnaissant son rôle de représentation du secteur professionnel.
– L’Association du Football Gabonais (AFG), représentant les footballeurs, disposerait également de deux voix pour défendre leurs intérêts.
– L’Association des Entraîneurs se verrait attribuer deux voix, garantissant que ceux qui façonnent tactiquement notre football puissent contribuer à sa gouvernance.
– L’Association Nationale des Arbitres obtiendrait deux voix, assurant que les gardiens des règles du jeu participent pleinement aux décisions.
Cette répartition des 10 voix entre les associations garantit que tous les acteurs du football gabonais – joueurs, entraîneurs, arbitres, secteur professionnel soient représentés de manière équilibrée.
Les gardiens de la démocratie sportive
Une réforme électorale ne peut réussir sans des garanties démocratiques solides. J’imagine une Commission Électorale Indépendante composée d’experts reconnus et placée sous supervision internationale. Les procédures de vote seraient transparentes, avec publication détaillée des résultats et mécanismes de recours clairement définis.
La présence d’observateurs de la FIFA et de la CAF garantirait le respect des standards internationaux. Cette transparence n’est pas une option mais la condition sine qua non de la légitimité de notre gouvernance.
Une symphonie où chaque note compte
Cette réforme va bien au-delà d’une simple redistribution des voix. Elle porte une vision pour le football gabonais de demain. Un football où les décisions sont prises de manière transparente et équilibrée. Un football où chaque province, à travers ses ligues, peut contribuer au développement national. Un football où le secteur féminin trouve pleinement sa place. Un football où tous les acteurs – joueurs, entraîneurs, arbitres – ont voix au chapitre.
Avec un total de 97 voix soit 42 pour la D1, 24 pour la D2, 3 pour le football féminin, 18 pour les ligues provinciales et 10 pour les différentes associations, ce système garantit que chaque composante est représentée proportionnellement à son rôle dans l’écosystème.
Les horizons du changement
Les bénéfices ne tarderaient pas à se manifester. À court terme, nous verrions une modernisation des processus et une transparence accrue. À moyen terme, le développement des compétitions et l’amélioration des performances suivraient naturellement. Et à long terme, nous pourrions aspirer à l’excellence sportive, à la durabilité financière et au rayonnement continental.
Cette vision repose sur un principe simple : lorsque tous les acteurs se sentent représentés et impliqués, leur engagement et leur contribution au développement du football s’intensifient.
La route vers 2026
La mise en œuvre de cette vision nécessiterait un processus méthodique. Une phase de préparation de six mois permettrait de consulter toutes les parties prenantes et de finaliser les procédures. Une phase de transition de trois mois serait consacrée à la mise en place des nouvelles structures. Enfin, une phase d’implémentation de trois mois assurerait un déploiement complet avant les élections d’avril 2026.
Ce calendrier, ambitieux mais réaliste, nous permettrait d’aborder l’échéance électorale avec un système moderne et équilibré.
Un appel à l’action collective
Le football gabonais mérite cette ambition. Nos joueurs, nos clubs, nos supporters – tous méritent une gouvernance à la hauteur de leur passion. Cette réforme n’est pas seulement souhaitable, elle est nécessaire pour libérer le potentiel immense de notre football.
L’élection présidentielle de 2026 représente une opportunité historique. Saisissons-la pour transformer notre football, pour lui donner les moyens de ses ambitions, pour écrire ensemble un nouveau chapitre de son histoire.
Le chemin ne sera pas sans obstacles, mais la destination en vaut la peine. Un football gabonais moderne, équilibré, performant. Voilà l’horizon que nous pouvons atteindre ensemble.
Cette vision, je la porte avec conviction. Elle est le fruit de mon expérience, de mes observations et de ma passion pour notre football. Je la soumets à votre réflexion avec une certitude : le moment est venu de transformer notre gouvernance pour libérer le potentiel du football gabonais ».
A la lecture de ce document, tout porte à croire que Blanchard Andoume revient dans la course, face éventuellement à Pierre Alain Mounguengui qui semble vouloir se relancer pour un 4e mandat à la tête de la Fégafoot.