Cette sortie de l’ancien sélectionneur national illustre à juste titre à quel niveau la préparation du Gabon a été faite. Une préparation loin des standards pour une compétition d’un tel niveau.
Gabonallsport: Coach quelle lecture faites-vous de la prestation du Gabon au Sénégal ?
Coach Michael Oganda : « Le Gabon était logé dans la poule C avec la Sénégal classé 8e africain, le Cameroun classé 9e africain et le Rwanda, 15e africain. Nous étions donc le petit poucet de la poule avec notre 27e place au classement FIBA Afrique.
Pourtant nous avons été qualifiés !
Oui le Gabon a obtenu le droit de participer à ses éliminatoires en sortant premier du tournoi préliminaire dont prennent part les pays de la zone 4 qui sont en deuxième division des nations.
Ces éliminatoires se jouent pendant une fenêtre FIBA. Les joueurs professionnels expatriés hors NBA et Euroleague sont donc concernés et sont libres de prendre part à cette compétition. C’est pourquoi nous avons observé la pléthore des professionnels qui composait les autres nations.
Est-ce à dire que notre sort était déjà scellé d’avance?
Techniquement, nous joueurs qui sont pour la plupart des jeunes étudiants sont encore en développement. Le niveau des autres nations est bien au dessus du nôtre. En face de nos jeunes étudiants, il y avait des professionnels aguerris.
Physiquement, nous avons eu l’impression que le Gabon a amené des juniors. Notre morphologie désavantageuse nous a vraiment fait défaut, malgré un sursaut d’orgueil de nos jeunes Panthères. La nature ne nous a pas gâtés pour le basketball.
Tactiquement le fossé est abyssal. Contrairement aux autres nations de notre poule, toutes en première division des nations et habitués aux compétitions internationales, le Gabon n’a aucune identité tactique. Nous jouons un basketball libre basé sur le talent des joueurs. A ce niveau, ça se paye cash.
En fait il nous faut une identité de jeu basée sur le profil de nos athlètes.
A vous entendre parler, nous avons encore du chemin à faire à tous les niveaux.
Nous sommes à notre véritable place. La préparation aléatoire, l’absence de joueurs professionnels et la blessure du capitaine Lerry Essono ont encore augmenté nos difficultés et enterré nos espoirs. Mais, nous assistons à l’émergence de jeunes talents tels que Makambo Darcy, Oganda Junior, Aworey Jarode, Siby Omar et Moundounga Warène sur lesquels le pays peut s’appuyer pour commencer à bâtir.
Sans une véritable politique sportive nationale et en l’absence d’une DTN compétente et officiellement nommée en conseil de ministres, le basketball gabonais aura du mal à se relever. Depuis le décès, il y a environ 8 ans, du regretté DTN, Mr Albert Mba, aucun DTN n’a été nommé le gouvernement. La FEGABAB n’a officiellement aucune véritable Direction technique nationale.
Que pensez-vous pour la suite de la compétition ?
Nous avons assisté là à la phase aller de ses qualifications. Je reste optimiste bien que mesuré mais la FEGABAB doit mettre en place un cadre de travail spécifique pour permettre au staff de mieux préparer la phase retour, avec le soutien de ses sponsors et de l’Etat et ce, en faisant venir le petit groupe de joueurs expatriés que nous avons.
Je tiens malgré tout à féliciter les joueurs pour leur engagement patriotique. Je témoigne également mon soutien au staff technique national. Nous espérons tous que la FEGABAB fera ce qu’il faut pour rendre le pays fier. Que Dieu bénisse le Gabon ».