Le débat alimente les réseaux sociaux et autres milieux de l’arbitrage. Les accusations fusent de toutes parts contre la Fégafoot. A la suite d’un entretien avec Raphaël Nzamba, le DTN, un éclairage plus que convainquant nous a été fourni.
Gabonallsport : M. le Directeur technique national, peut-on avoir quelques statistiques des licenciés A et B au Gabon ?
Raphaël Nzamba : « Actuellement le Gabon compte une cinquantaine de licences B pour seulement une vingtaine de A. Ce qui fait déjà un déficit.
Peut-on savoir ce qui fait cet écart qui fait dire que c’est la Fégafoot qui bloque les stages pour la licence A ?
Je dois vous dire que le dernier stage de licence A au Gabon date de 2016. Depuis le départ du président Issa Hayatou, la Caf avait interdit l’organisation des licences A jusqu’à nouvel avis. Ils s’étaient rendu compte qu’au niveau du Maghreb, les gens faisaient la licence A en l’espace d’une semaine. Ce qui n’est pas normal.
Lorsque les dirigeants techniques actuels de la Caf sont arrivés, ils ont bien voulu regarder de fond en comble ce dossier et la crise sanitaire est arrivée. Elle n’a donc pas permis de travailler convenablement. Mêmes les quelques licences locales organisées récemment ont nécessité des accords du ministère et des gouverneurs de provinces.
On parle désormais d’un protocole à respecter.
Oui, il y a désormais un protocole que nous devons respecter et qui consiste à préparer nous-mêmes les cours de licence A, B et C et qu’il faut faire valider par la Caf avant de nous envoyer les experts. Donc les choses ne sont donc plus faciles car la Caf veut arrimer nos diplômes à ceux de l’Uefa avec qui nous avons d’ailleurs quelques malentendus. Ce qui n’est pas le cas de nos amis asiatiques.
Mais ce que je peux vous dire, c’est que nous sommes actuellement en train de finaliser ce projet de cours à envoyer à la Caf pour validation.
Ce n’est donc pas lié à nous, comme le prétendent certains, mais tout simplement que nous devons nous arrimer à un protocole de plus en plus exigeant par la Caf et la Fifa.
Et entre temps M. le DTN.
Il y a des clubs au Gabon qui ne peuvent pas jouer la coupe d’Afrique faute d’entraineurs avec la licence A. Les entraineurs étrangers coûtant aussi chers, et même très chers. Nous avons l’obligation de faire avec ceux qui sont sur place. C’est peut-être regrettable de le dire mais c’est notre réalité.
Peut-on quand même avoir une estimation dans le temps pour le prochain stage licence A ?
Au stade actuel où le championnat a repris, nous ne pouvons attendre que la fin car un stage de licence A prend 320 heures de cours, soit 40 jours non négociables. Aucun club ne pourra laisser son entraineur durant une telle période.
Sur tout autre plan, ce stage coûtant assez cher, minimum 1 000 000FCFA par entraineur car il faut payer les instructeurs, nourrir et loger les stagiaires, les habiller. Nous sommes actuellement en train de solliciter un appui financier à la Fédération.
Pour être donc réalistes, nous attendons la fin du championnat pour réorganiser la licence A au Gabon. Aux clubs et entraineurs d’y penser déjà car nous devons l’organiser entre les deux saisons ».