Dans cette interview post-élection, le candidat malheureux revient sur les enseignements tirés, ses ambitions futures pour notre football et les poursuites judiciaires vis-à-vis du président fédéral.
Gabonallsport : Quelles leçon tirez-vous des dernières élections, à supposer qu’elles soient derrière nous ?
Diego Ndoumbou : « Le football a dépassé le monde de la politique en termes d’intrigues et de manipulations. Dans ce panier à crabes juridico-sportif, je suis convaincu que ceux qui iront au bout de la démarche verront cette élection annulée car les statuts, le code électoral et le collège électoral ont fait l’objet de violation et de manipulation !
Pour ma part, je saisirai la Fifa avec une lettre ouverte sur un certain nombre de points.
En cas d’annulation et de reprise du scrutin, serez-vous prêt à repartir en course ?
Je suis dans la réflexion mais je peux vous réaffirmer que je m’inscris dans une logique de voir une nouvelle ère de notre football s’ouvrir. Je ne suis pas obsédé par ce poste de président de la Fégafoot, mais les choses doivent changer et je souhaite contribuer de près ou de loin à ce changement.
Et sans risque de me tromper, je vous dis que le football gabonais est pris en otages par tous ces nécessiteux qui ont trouvé en lui une mine d’or ; c’est des compatriotes qui se servent outrageusement de l’argent du football sans le servir réellement. Le mal est profond.
Certains vous reprochent d’avoir fait la part belle aux ligues provinciales ?
Les statuts avaient été adoptés à l’unanimité avec un jeu des équilibres imposé par la FIFA. Une ligue pèsera toujours bien plus en termes de sous-ligues, clubs et licenciés.
Je sais que les statuts sont modifiables sous certaines conditions, si la majorité de la famille du football juge utile. Les textes sont dynamiques et peuvent faire l’objet d’amélioration dans le temps !
Nous avons mis en place ces statuts en 2013, avant l’arrivée des clubs professionnels de D2. S’ils doivent entrer comme membres, il y aura toujours un jeu d’équilibre à respecter entre le monde professionnel et le monde amateur.
Je peux vous dire que le problème est ailleurs. Tous les textes en vigueur sont conformes à l’esprit des textes qui assurent une représentativité des vrais acteurs. Le problème, c’est la mentalité des Gabonais face à l’argent facile et cela depuis que la FIFA met à la disposition des associations de grosses subventions.
Nous sommes parmi les plus mauvais élèves de la FIFA, l’intérêt général passant après la gabegie entre dirigeants entourés d’amis et de parents venus s’enrichir avec l’argent du football.
Que pensez-vous de poursuites judiciaires vis-à-vis du président fédéral et de l’ancien président de la ligue de football de l’Estuaire.
Je ne me réjouirais jamais des malheurs des autres ! Mais j’avoue que si j’étais encore membre du Comité Exécutif, la déclaration faite par le ministre le lendemain du scandale aurait dû être celle du président fédéral !
Je m’étais d’ailleurs confié à un proche du président pour apporter mon conseil. La légèreté avec laquelle la Fégafoot a pris le problème démontre finalement la complicité passive dont elle a fait preuve face à ces pédophiles connus depuis toujours.
La justice fera son travail. Pour ma part, je n’aurais jamais nommé le coach Capello comme sélectionneur des jeunes ou Directeur technique provincial car tout le monde savait plus ou moins le côté pervers de ce coach, y compris la DTN !
Mais chacun porte sa croix sur terre ! »