Fégafoot-Election/Blanchard Andoume pour une suspension du processus électoral
Non-respect des textes, des principes de gouvernance et des bonnes pratiques. Tels sont les griefs dont fait état ce dirigeant sportif et ancien candidat à la Fégafoot, qui appelle d’ailleurs la Fifa à se pencher sur ce dossier.
Gabonallsport : La campagne est ouverte sur fond de dénonciations du processus électoral. Votre réaction.
Blanchard Andoume : « Je voudrai d’abord vous remercier pour l’intérêt que vous portez pour ma modeste personne. Je dois dire que je ne suis pas surpris que les voix s’élèvent pour dénoncer les manquements graves dans la gestion du processus électoral. Cela ne date pas d’aujourd’hui. En 2018, j’avais déjà mis en évidence une série d’irrégularités manifestes qui avaient été confirmées lors des interventions de la FIFA. Cela avait même conduit à la révision du calendrier électoral.
Récemment avec les élections anticipées, et au mépris des textes, pour le renouvellement des comités des ligues nous avions encore dénoncer une série d’actes indécents posés par les locataires de la maison Alexandre Samba. Tout cela est fait à dessein. Conserver coûte que coûte le pouvoir malgré un bilan catastrophique avéré.
Quelques exemples pour vous montrer les grossières fautes dans ce processus électoral.
Primo. Sur la modification frauduleuse du code électoral par le Comex de la FEGAFOOT
Le 15 février 2021, la FEGAFOOT a introduit un nouveau code électoral en prévision de la prochaine élection fédérale 2022. Or, non seulement ce code n’a jamais été présenté aux membres du congrès, mais mieux encore, lors de la dernière assemblée générale de la FEGAFOOT tenue en juillet 2021, l’examen et l’approbation de ce nouveau code électoral n’a jamais figuré à l’ordre du jour du congrès alors que, selon les statuts de la fédération, l’adoption du code électoral doit être faite par les membres du congrès au cours d’une assemblée générale.
De plus, ce code est signé conjointement par le Secrétaire Général et le Président de la FEGAFOOT. Ce qui est contraire à l’ancien code électoral datant du 25 juillet 2015 qui prévoit une entrée en vigueur immédiatement après sa validation par l’assemblée générale de la même date et une signature par le Secrétaire Général de cette époque et le Président de la fédération toujours en fonction.
Pourtant, en dépit de ces irrégularités statutaires, ce code électoral, tout aussi irrégulier, est actuellement appliqué de manière forcée par la commission électorale et la commission de recours.
Secundo. Une grossière tare a été introduite dans le nouveau code électoral. En effet, contrairement à ce que prévoyait l’ancien code électoral, l’article 8.7 du code actuel prévoit que les membres de la commission électorale sont élus pour un mandat renouvelable une fois. Autrement dit, ceux-ci peuvent avoir deux mandats, à l’inverse des dispositions de l’ancien code électoral qui lui dispose en son article 5.4 que les membres de la commission électorale ne peuvent être élus pour deux mandats consécutifs.
Cette disposition de l’ancien code prise en assemblée générale a le mérite d’être conforme à la vision de la FIFA en ce sens que l’article 4.3 du code électoral standard qu’elle a mis en place prévoit que les membres de la commission électorale ne peuvent faire deux mandats consécutifs.
Chose tout aussi curieuse, le code irrégulier du 21 février 2021 a voulu faire croire en son article 20 sur l’entrée en vigueur que celui-ci est conforme au code standard de la FIFA. Or, nous venons de démontrer à travers son article 8.7 de ce code qu’il en est purement et simplement une déclaration mensongère.
La mise en évidence des deux irrégularités ci-dessus montrent le caractère malveillant et frauduleux des intentions des membres actuels de la FEGAFOOT pour qui le respect de la gouvernance et de la règle de droit semble avoir été relégué au second plan.
Tercio. Sur le dévoiement du Congrès de la FEGAFOOT à des fins électoralistes. La Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT) a dernièrement communiqué sur le calendrier des opérations devant conduire au renouvellement de son organe de direction, le COMEX, lors du congrès du 16 avril prochain à Lambaréné.
Or cette compréhension de « Congrès électif » n’est pas en phase avec les textes référentiels de la FEGAFOOT. Un congrès n’a pas pour seul objectif que de procéder au renouvellement de l’organe de direction de la FEGAFOOT.
Lors de l’assemble générale du 31 juillet 2021, la FEGAFOOT a fait un rapport moral de 2019 au 31 juillet 2021. Il est clair que sur l’exercice 2021 ce rapport était semestriel. Les délégués ont besoin d’un rapport clos au 31 décembre 2021 pour avoir une photo complète des activités 2021.
Or, lors de cette même assemblée du 31 juillet 2021, il n’a été nullement fait état du bilan financier 2021. Il est plus qu’impérieux que le bureau sortant fasse un rapport financier pour situer les membres du concret. C’est une exigence statutaire.
Les choses faites autrement, je dis qu’on réduit les délégués participant à l’instance de décision suprême de la FEGAFOOT à un simple rôle de facteur venant remplir des urnes sans aucune emprise sur le déroulement des activités au sein de la Fédération.
Et j’affirme aisément que l’élection est instrumentalisée par le Comex de la FEGAFOOT afin que jamais la lumière ne soit faite sur sa gestion réelle de la fédération car aucun cas de force majeure n’ait été porté à la connaissance ni des délégués ni de la presse pour justifier la tenue hors date statutaire des congrès ordinaires de la FEGAFOOT.
Que proposez-vous pour qu’on arrive à l’élection le 16 avril prochain ?
Je propose d’appliquer les textes purement et simplement pour mettre tout le monde d’accord. Le code électoral, élément de base du processus électoral actuel est illégal donc il faut annuler son application, dissoudre les différentes commissions et décider d’un autre calendrier électoral avec un agenda conforme aux statuts de la FEGAFFOT lié à la période électorale comme je viens de le démontrer
Certains évoquent et appellent déjà même à une autre normalisation. C’est votre avis aussi ?
C’est légitime de demander de normaliser les choses. Il n’y a actuellement aucun respect des textes, des principes de gouvernance et des bonnes pratiques.
Et c’est d’ailleurs fort de cela que je viens plaider auprès de l’instance fédérale internationale pour une annulation du code électoral actuel, irrégulièrement adopté le 21 février 2021, au profit de l’ancien code électoral qui pourtant ne présente aucune imperfection.
Un mot de fin ?
Le mot de fin, c’est d’arrêter avec le copinage et les conflits d’intérêt. Quand on est fier de son bilan, on ne manœuvre pas frauduleusement pour conserver à tout prix le pouvoir.
Le Comex actuel a l’obligation de faire un bilan moral complet 2021 et un bilan financier 2021, lesquels nécessitent comme l’exigent les statuts, une approbation des membres du congrès. Ce n’est qu’à la suite de cela que l’élection pour le renouvellement du bureau fédéral peut se faire sous la direction de la fameuse Commission électorale ».