Un refrain de plus en plus courant pour les gestionnaires du sport gabonais. Des athlètes sourds et handicapés moteurs aux footballeurs en passant par la Linaf, les boxeurs et le self défense, tout porte à croire que l’actuel ministre des Sports accueilli avec beaucoup, peut-être, trop d’espoirs, ne ferait pas l’affaire.
De l’espoir au désenchantement, les faits commencent à peser un peu plus contre le ministre des Sports, Dr André Jacques Augand, même si l’homme reconnaît personnellement être « mal orienté et mal conseillé ».
Le mouvement sportif gabonais semble de plus en plus désapprouver son ministre, préférant s’en remettre désormais au Président de la République. Ce qui ne serait pas du tout un bon signe, car cela laisserait croire que le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma n’a pas un bon cheval pour ce département ministériel très proche du peuple.
Des sorties médiatiques du mouvement sportif qui semblent appeler Oligui Nguéma à faire un réajustement de son équipement gouvernementale.
Le 14 septembre 2023, à peine deux semaines après le renversement de l’ordre ancien, c’est l’équipe nationale des sourds-muets qui était la première à solliciter l’intervention personnelle du Chef de l’Etat pour aller disputer la coupe du monde de leur catégorie sociale en Malaisie. Leur voix a été entendue.
Le 21 novembre 2023, de retour d’une préparation de deux mois au Cameroun pour le championnat d’Afrique des sourds qui devait avoir lieu au Kenya du 25 novembre au 1er décembre 2023, Onanga Oumar Moussa, champion du Gabon des 200 et 400m, et Ronel Mandoukou, double champion d’Afrique, vont rater cette compétition, malgré la sollicitation faite au Président de la République.
La raison de cette désillusion, le manque d’intérêt manifesté par le ministère des Sports qui n’avait pas jugé utile de les accompagner.
Le 6 février 2024, en difficultés pour se préparer aux compétitions qualificatives régionales en Tunisie, prévues du 1er au 9 mars 2024, et au Maroc, prévues du 22 au 29 avril 2024, pour les Jeux paralympiques, prévues du 28 août au 8 septembre 2024 à Paris, le Directeur technique et sportif du Comité paralympique, Landry Boussougou, avait dû faire recours au Président de la République, après le silence inexplicable du ministère des Sports.
Le groupe a pu prendre part seulement à la compétition du Maroc.
Le 14 février dernier, le tour est revenu aux footballeurs d’implorer la bonté du Chef de l’Etat, « Après avoir usé de toutes les démarches auprès des clubs, des autorités compétentes dont la Linaf, la Fégafoot, le ministère des Sports et la Primature, sans suite ». Et parce que « Plusieurs centaines de compatriotes sont désormais réduits à la mendicité », Rémy Ebanéga et les siens écrivaient à leur tour : « Nous avons l’immense honneur de nous retourner vers votre très Haute Autorité ».
Dirigeants des clubs de foot, boxeurs et self défense dans la dance
Si au regard de la lenteur connue sur le dossier de la reprise du championnat national, la Linaf, et puis après l’Association des clubs professionnels de football (ACPF) avaient sollicité le jeudi 25 avril une rencontre directe avec le Président de la transition, « afin de trouver avec lui une voie de sortie de crise qui dure et elle perdure ».
Et vendredi dernier, le Président Oligui Nguéma a décanté la situation.
Le 2 mai 2024, le président de la Fédération gabonaise de self défense et Tonfa Sécurité, a lancé un cri d’alarme en l’endroit du Chef de l’Etat en parlant de « désastre sur le plan sportif au Gabon ».
En traitant même l’actuel ministère des Sports d’être incapable d’appuyer les fédérations sportives, Maître Alain Ndziengui Iwangou est allé plus loin en laissant entendre que les collaborateurs du ministère des Sports « depuis des années, continuent du faire du mal aux sportifs gabonais ».
Toutes choses qui obligent le président Ndziengui à demander au Président de la République « de mettre à ce département ministériel quelqu’un qui a peur de la patrie ».
Et comme si cela ne suffisait pas, face à la situation de bicéphalisme qui prévaut actuellement à la boxe et que le ministre des Sports n’arriverait pas à régler, le SG de la Fégaboxe, tendance Olivier Moussavou, et les présidents des clubs de l’Estuaire ont fait une sortie médiatique ce samedi 4 avril 2024, au cours de la quelle ils ont aussi lancé « un appel à l’arbitrage du Président de la Transition sur la question du sport gabonais e général et celle de la boxe en particulier ».
La situation ne semble plus reluisante et en l’état actuel des choses, le Président de la République devrait avoir le sommeil difficile à faire le choix entre son collaborateur ministre et une si grande franche de la population gabonaise.