Lors de sa conférence de presse du jeudi 4 mai, le Premier Ministre a donné l’impression de ne rien connaître du football qui ne semble pas être une priorité pour lui, pourtant ancien ministre des Sports il y a juste quelques années.
« Je ne suis pas sûr qu’au Gabon, les footballeurs jouent à crédit ». Comment ne pas s’indigner de tels propos du Chef du Gouvernement ? Des propos gravissimes contenus dans sa Déclaration lors du bilan de ses 100 jours à la tête de la primature, sur la situation des arriérés de salaires des joueurs du national foot 1 et 2.
Si tous les secteurs peuvent « se satisfaire » de ce bilan, les footballeurs n’ont eu que leurs larmes devant les écrans de télévision car abandonnés plus que jamais à leur triste sort. Point n’est donc plus besoin de rappeler la déception des footballeurs, sans doute sonnés après ces propos inattendus du PM.
Quel rapport le Ministre des Sport a-t-il fait au Chef du Gouvernement pour qu’on en arrive à sortie de piste d’une telle gravité?
Sincèrement, cette déclaration aux propos inattendus pour les footballeurs, qui s’attendaient à mieux, est vraiment aux antipodes des réalités que vivent ces sportifs professionnels qui croupissent sous la misère à cause de l’Etat qui ne parvient toujours pas à tenir ses engagements.
BBN a-t-il tout oublié ?
Le Premier Ministre qui connaît parfaitement les problèmes des footballeurs pour s’y être frotté, donne aujourd’hui l’impression de ne plus se souvenir de rien ou peut-être que les assurances données par son Ministre des Sports lui autorisaient de douter de la misère des footballeurs professionnels gabonais. Qu’il le veuille ou non, lui, Alain Claude bilié Bi Nzé, est tout aussi comptable d’une partie de cette dette qu’il a laissée.
Les propos du PM contrastent largement avec le vœu finalement pieux du Président de la République qui veut faire du Gabon un grand pays de sport. Pourquoi vouloir pousser les dirigeants des clubs au suicide, alors que le Chef de l’Etat a donné trois ans à tous pour se mettre à jour de la réforme sur la transformation des clubs en Société à Objet Sportif ?
En quittant le Ministère des Sports, l’actuel locataire du 2 Décembre avait-il soldé la dette de l’Etat au point de douter que les footballeurs ne jouent pas crédit ? Comment digérer une telle blague quand on sait que c’est quand même l’Etat qui est entièrement responsable de cette situation dommageable? Devenu Premier Ministre, après un brillant passage à la tête du Ministère des Sports, ACBBN semble désormais faire fi d’une réalité qu’il est encore censé connaître.
Déclaration écœurante !
Déclaration écœurante qui semble simplement sacrifier à leur triste sort tous ces jeunes gabonais qui ont choisi de faire du football leur métier. Dès lors, comment fera-t-on pour faire du Gabon une grande nation de football ?
Contre toute attente, le Premier ministre a invité les présidents des clubs à transformer leurs entités en entreprises pour résoudre définitivement ce problème. Autrement dit, le Chef du Gouvernement est déjà passé à autre chose.
Aux présidents de clubs de faire preuve d’ingéniosité pour maintenir leurs clubs en vie ! Aux footballeurs de comprendre que le football ne peut nourrir son homme au Gabon ! A la limite, le football peut faire rêver mais au Gabon, il n’offre aucune garantie de vie.
Aussi, les footballeurs sont-ils priés de se débrouiller eux-mêmes en vue de lutter contre la précarité qui est désormais leur lot quotidien.
Au caneton qu’est la Linaffem d’attendre son tour à l’abattoir que subit le poussin!