
Sorti du championnat d’Afrique aux 16e de finales, cet athlète de haut niveau court désespérément derrière sa subvention et s’emballe contre la nonchalance installée au ministère des Sports et à la Fédération de tennis de table sur sa situation.
Gabonallsport : Peut-on avoir votre réaction au retour des championnats d’Afrique ?
Andy Bringaud : « En premier, je tiens à remercier le CNOG sans qui je n’aurai pas pu prendre part à cette compétition. En second, le schéma de la compétition a changé en mettant un tableau à élimination directe, ce qui fait que dès les 16e de finale, on était à tous les coups en face d’un cador du ping africain.
Après avoir gagné mon premier tour contre un Algérien mieux classé que moi, je suis tombé sur le N° 5 africain et 117ème mondial, le Nigérian Oladjide Omotayo. Je l’avais déjà rencontré à Casablanca où il avait d’ailleurs gagné la compétition.
Battu encore par ce même Nigérian, qu’est-ce que cela vous fait ?
Comme je l’avais déjà rencontré à Casa, je savais que c’est un joueur très solide et qu’il faut être super concentré pour pouvoir réussir contre lui. Cela étant, les tableaux sont établis par tirage au sort. Mon nom aurait été tiré 2 noms avant, j’aurais pu accéder aux quarts de finale puisque les autres lignes étaient occupées par des adversaires que je connaissais et que j’avais déjà battu sur d’autres compétitions.
Mais bon la chance ne peut être là tout le temps. J’ai perdu contre meilleur que moi c’est tout et c’est en rencontrant ce genre d’adversaire que l’on progresse.
Vous défendez les couleurs du pays et vous vous plaignez tout le temps. Que se passe-t-il exactement avec le ministère des Sports ?
Je commence, comme tous les pongistes, à être fatigué de cette situation Ministère/Fédération. D’un côté on a une dame qui, légalement, n’est plus rien depuis l’avant dernière Olympiade, et de l’autre, un ministère qui aurait dû se montrer plus ferme avec la fédération gabonaise de tennis de table.
Cette dame s’accroche à un titre honorifique qu’elle n’a plus et le ministère a quelque part laissé pourrir la situation. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Mais on se retrouve dans la situation où papa a trompé maman ou maman a trompé papa. Et du coup, ce sont les enfants qu’on punit.
Ce que je sais c’est qu’il y a un an environ le Président de la République a mis en place une certaine somme pour une liste de 22 athlètes de haut niveau dont je faisais partie. On nous a demandé d’établir un dossier qui comportait entre autres l’inscription à un centre d’entrainement. Ce que mon père a fait, mais en même temps, il a fallu louer un studio, le meubler, payer tout ce qui va avec (eau, électricité, assurance et nourriture).
Et c’est mon père qui avance les fonds en lieu et place de l’Etat gabonais depuis plus d’un an maintenant. Car depuis un an, aucune décision n’a été prise, excepté pour huit athlètes. Cette situation ne peut pas durer éternellement.
Mais ce que je sais, c’est que je jouerai toujours au ping-pong. Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’autres au Gabon. C’est d’ailleurs dans ce sens que le désespéré que je me sens, lance un appel au Père du pays, le Président de la République pour qu’il se penche personnellement sur le dossier des sportifs de haut niveau».