Candidat unique retenu pour succéder à Cresant Pambo, actuel président du Comité national Olympique, il nous a accordé un entretien où il revient sur ses possibilités et présente son projet pour la natation gabonaise.
Gabonallsport : M. le Président pouvez-vous vous présenter ?
Stéphane Soami Mabiala : » Vous connaissez déjà le nom. Je suis Gabonais né il y a 48 ans à Libreville. Je suis économiste et financier de formation et père de famille.
Ancien athlète et membre du Montpellier Université Club, club qui a produit les Championnes de France et d’Europe Maryse et Monique Ewanjé-Epée en 1990. Membre fondateur de la Fédération Gabonaise des Sports Universitaires (Fégasu) en 2001.
Président actif du club de natation Les Requins de l’Estuaire et vice-président de la Ligue de Natation de l’Estuaire et à mes heures perdues, j’étais pratiquant de golf.
C’est donc un sportif plein mais qui a choisi d’apporter du mien pour la natation que je connais le mieux.
Et je crois que j’ai quelque chose à apporter à la natation de mon pays et pour preuve, je suis candidat unique.
Finalement qu’est-ce qui motive votre candidature ?
Après mon parcours de sportif dans les pays développés, j’ai acquis des valeurs humanistes qui font de moi un excellent leader. Je pense que si la natation gabonaise peut se targuer d’avoir été présente à des rendez vous majeurs tels que le Jeux Olympiques et Championnat du monde de la discipline, sa pratique au Gabon demeure marginale voir peu inclusive, avec des résultats en deçà des possibilités.
Ma motivation à prendre la tête de la Fédération part de ce constat et je souhaite élargir le spectre du travail commencé il y a quelques temps au sein de la ligue de l’Estuaire.
Qu’est-ce vous comptez donc faire pour la natation gabonaise au cours des quatre prochaines années ?
Parce qu’aujourd’hui, seuls certains chefs-lieux de province disposent d’équipements adéquats pour la pratique de la natation. Nous pensons que l’inclusion du plus grand nombre, en tenant compte du milieu et des atouts naturels, permettra de détecter, encadrer, évaluer, former et suivre les jeunes de façon à créer un pan générationnel de talent.
Le Gabon est bordé par plus de 600km de côte et regorge de cours d’eau dans tout le pays.
Pour y arriver, nous allons avons opté 6 axes dont le premier est intitulé « Inclusion et Egalité des chances »
Comme actions futures, nous envisageons la mise en place de programmes d’initiation, de vulgarisation à la natation en milieu scolaire ( écoles, lycées, universités etc.) à travers le pays, la mise en place de programmes de formation de sauvetage et d’entraineurs avec pour incidence augmenter la pratique (nombre de licenciés dans les provinces), augmenter le nombre de formateurs et sauveteurs, réduire les risques d’accidents / incidents en milieu aquatique, étendre les zones de pratique à l’intérieur du pays et enfin étendre les ligues à l’intérieur du pays.
Dans l’axe II, il est question de « Durabilité et Responsabilité des actions »
Parce qu’à l’instar des piscines qui restent des gouffres énergétiques, la pratique sportive génère des équipements énergivores. Il convient donc de créer une synergie dans le renforcement des gestes éco responsables aux abords des piscines avec pour effets, la diminution de notre empreinte carbone.
Actions futures sont de réduire l’utilisation du plastic dans les équipements si nécessaire (cas des bonnets en silicone remplacé par le tissu), renforcer les sorties en mer avec pour but le nettoyage des plages et promouvoir la culture de l’hygiène aux abords des piscines ainsi que le traitement régulier de l’eau.
L’incidence ici est la réduction de l’empreinte carbone et la participation à l’effort de gestion de l’environnement.
L’axe III porte sur « La culture de la transmission »
Parce que savoir nager permet de développer la confiance en soi, la motricité du corps, le partage des règles et des responsabilités. Et transmettre ce savoir requiert des connaissances techniques en perpétuel changement. Placer les coaches, entraineurs au cœur de l’apprentissage par le renforcement des capacités permet à la longue d’accroitre le spectre des possibilités.
Les actions futures à mener sont le renforcement de l’appui technique avec les partenaires de développement dans la formation des maitres-nageurs et l’instauration des Brevets de types sauvetage, secourisme dans les chefs-lieux de province de manière pilote. L’incidence ici c’est d’enseigner et de surveiller.
L’axe IV porte sur « L’Information et communication.
Parce que les systèmes d’informations permettent de disponibiliser l’information à des fins d’exploitation et de gestion, ils permettent à travers des canaux de communication de rendre accessible la stratégie de l’organisation, le programme d’activités de l’organisation ainsi que celle de ses partenaires, les ressources humaines et financières etc.
Et comme actions futures, nous allons entre dans la digitalisation des process et systèmes d’information avec l’appli FGN-X avec 3 niveaux d’accès à savoir, national, ligues et clubs.
M. le Président êtes-vous sûr d’avoir les moyens de votre ambitieux projet ?
Rassurez-vous que ce projet ne saurait prendre corps sans deux pré requis dont le premier est un mécanisme de financement innovant.
Parce que la Fégana est l’une des Fédérations sportives les moins nantis (23 millions de FCFA en 2015, contre 185 millions de FCFA pour la Fégafoot, 90 millions pour la Fégaboxe, et que depuis quelques années les recettes de l’Etat ne permettent plus de financer de façon soutenable le développement économique et social, nous pouvons miser sur différentes solutions existantes mais jusque-là peu exploitées.
C’est le cas du financement par la RSE des entités portuaires, minières et pas que qui souhaitent contribuer au développement des activités de portée sociale avec effet sur le développement. Les fonds RSE permettraient de supporter la promotion et la vulgarisation de la pratique de la natation au Gabon et d’aider les clubs dans la formation des coaches et sauveteurs avec en retour une contribution de l’écosystème par la mise en place d’éco gestes et bien plus.
Votre mot de fin ?
Je peux vous dire qu’il est possible de rénover et créer une infrastructure nationale aux normes internationales. Si la performance en natation dépend de facteurs tels que les aptitudes physiques et techniques des athlètes, il existe une forte corrélation entre le niveau/qualité des infrastructures et la performance.
Actuellement, les infrastructures aux dimensions non réglementaires et essentiellement privée, ne peuvent pas permettre à la Fégana de construire un modèle mais avec la somme des éléments évoqués plus haut quelque chose de surprenant peut être fait ».