Propriétaire du terrain acquis par la Fégafoot à Mouila pour la construction du siège de la ligue, dame Michelle Ndombi exige le dédommagement de ses biens détruits dont un sous-bassement, des arbres fruitiers et une tombe rasée.
Contrairement à l’information reçue de nos sources à la Fégafoot, les travaux de construction du futur siège de la ligue de la Ngounié n’ont pas été lancés dimanche dernier, malgré les assurances du président de la ligue provinciale, Diego Moukagni Mayombo et du vice-président de la Fédération, Faustin Mbounda.
Et la raison, la Fédération doit verser la seconde et dernière tranche à dame Michelle Ndombi, propriétaire dudit terrain, aux titres des dédommagements car dit-elle, « veuve et sans travail, c’est avec ces plantations que j’élève mes enfants ».
Les faits remontent au premier mandat du président Pierre Alain Mounguengui. Il s’était en effet engagé à restructurer les ligues provinciales, en leur offrant un cadre de travail adéquat (sièges propres) pour la tenue de leurs activités.
Après des demandes faites aux autorités compétentes, le président fédéral recevra, le 10 avril 2021 à Libreville, du ministre de l’Urbanisme de l’époque, les titres fonciers des ligues du Woleu-Ntem, de l’Ogooué-Ivindo, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié et de la Nyanga.
Mais à la différence des autres ligues, la parcelle de la Ngounié va poser problème car il s’agirait d’un terrain ancestral non borné appartenant à la famille Michelle Ndombi Moussialy, résidante à Mouila.
Visite de la Fifa à Mouila et saisine de la justice.
Le vendredi 28 mai 2021, une délégation de la Fifa, conduite par Céline Zigaul, Manager du programme de développement de la Fifa pour le compte de l’Afrique francophone, se rendra même à Mouila afin de s’imprégner de l’existence et de la qualité du site devant abriter le siège de la ligue de la Ngounié.
A ce qui semble, on n’avait pas dit la vérité à Céline Zigaul car sur le site qu’elle était en train de visiter, se trouvaient un sous-bassement, des arbres fruitiers et la tombe de la fille de Mme Ndombi.
Contre toute attente, « Au mois de mai 2021, j’ai reçu la visite du préfet du département de la Douya Onoye, Vincent de Paul Ivala, accompagné du président de la ligue et de son secrétaire général, avec une enveloppe de 5,3 millions de FCFA pour que je libère les lieux. Argent que j’ai refusé parce que ça sentait du flou », raconte la dame.
Et de poursuivre : « Immédiatement, j’ai saisi le service provincial de l’agriculture pour une expertise et un huissier de justice pour évaluer le terrain ». Une expertise qui se chiffrera à la somme de 19 millions de FCFA.
Se sentant sur le point d’être expropriée, Michelle Ndombi va donc saisir la justice qui va convoquer la Fégafoot à trois reprises mais l’instance faitière du football dans notre pays va briller par son absence aux trois convocations du tribunal.
Destruction des biens et versement des dommages.
« Alors qu’on attend la décision du tribunal depuis un an, on m’appelle vendredi dernier qu’un engin est entrain de tout raser dans mon terrain. Et je n’ai eu que mes yeux pour pleurer à mon arrivée car même la tombe de ma fille a été rasée», poursuit la dame expropriée, et qui va recevoir un autre coup de fil dimanche matin lui demandant de se rendre au terrain.
« Et curieusement, c’est le préfet et le vice-président de la Fégafoot, Faustin Mbounda, que je trouve sur place, pour une cérémonie rituelle des ancêtres de ma famille et le lancement des travaux. Ce que je n’ai pas accepté sans entrer d’abord en possession des dommages des biens détruits », révèlera la dame par la suite.
Et tout de suite, une nouvelle négociation. « Nous ne pouvons pas te trouver les 19 millions exigées mais on va couper la poire en deux », lui auraient proposé ses interlocuteurs. Et l’accord est trouvé pour 9,5 millions FCFA.
Le même dimanche, une somme de 5 millions de FCFA a été versée par la Fégafoot qui se serait aussi engagée à verser le reste dans les meilleurs délais. « Si les 4,5 millions restant ne me sont pas versés, je me tournerais à nouveau auprès du Tribunal de première instance de Mouila », nous a confié dame Michelle Ndombi.
Une question taraude les esprits à Mouila. Comment la ligue a-t-elle obtenu les documents du terrain alors que l’affaire est toujours entre les mains de la justice qui peine à rendre sa décision ?
Joint ce matin, le vice-président Mbounda nous a déclaré dans une certaine assurance : « Les travaux ont été lancés dimanche et le problème de la dame a été réglée ».
A chacun d’apprécier ce feuilleton !