Elimination du Gabon pour la coupe du monde, incidents de Bongoville, sortie d’Ibrahim Ndong, arrêt des activités sportives et avenir de l’équipe nationale. Autant de sujets abordés par l’ancien international ce samedi matin.
Sur l’élimination des Panthères de la coupe du monde
« Les enseignements à tirer, c’est que nous avons péché sur le management du coach qui a été indécis lors des trois premières journées et évidemment l’inconstance des performances individuelles et collectives de l’équipe.
Tout ceci n’a pas permis d’engranger les points nécessaires pouvant nous permettre de pouvoir aller au Caire jouer contre l’Egypte et s’assurer une place pour le second tour des éliminatoires Qatar 2022.
Il faut reconnaitre que notre équipe qui a du potentiel ne peut pas seulement s’arc-bouter qu’elle gagnerait tous ses matches à Franceville.
Il faut remarquer que le fait que Franceville soit inviolable ou porte chance au football gabonais ne date d’aujourd’hui. La première compétition remportée par le Gabon s’est jouée à Franceville avec l’équipe national Azingo sur le score de 3-0 contre le Congo. Plusieurs autres clubs comme le FC 105 ont connu la même fortune.
Franceville a toujours été une terre de bénédictions et de victoires mais on ne peut pas se contenter que de cela quand on a des ambitions d’aller au Mondial. Il faut être capable d’aller chercher les points à l’extérieur et quand on ne gagne pas, il faut prendre au moins un point et nous n’avons pas été capables de le faire.
Il va falloir, pour les prochaines compétitions, revoir le management du coach, qui a commencé d’évoluer et je pense qu’il peut et doit encore faire mieux pour rendre l’équipe compétitive et performante afin d’atteindre les objectifs assignés ».
Sur les incidents de Bongoville
« En faisant une analyse froide, je dis que l’ANFPG a initié un courrier à la Fédération pour solliciter une rencontre avec les joueurs mais elle aurait dû attendre que la Fédération réponde pour un accord ou un désaccord. La Fédération n’ayant pas répondu, il ne me paraissait pas opportun que l’ANFPG prenne l’initiative d’aller rencontrer les joueurs.
Beaucoup de ses membres étant des anciens internationaux, l’ANFPG connaît toutes les mesures de sécurité et tout ce qui est mis autour de l’équipe nationale et que l’accès n’est pas souvent facile.
Il leur aurait été possible également de contacter leurs anciens coéquipiers dont ils ont les numéros. Pourquoi n’avoir pas appelé Pierre Emérick, Poko, Lémina, Bruno pour leur signifier la volonté qui était la leur afin d’aller dans la même direction ? Cela n’a pas été fait et c’est bien dommage.
Et on ne peut pas non plus rester insensible à la réaction disproportionnée des gendarmes. On n’avait pas besoin de cela, mais malheureusement, cela a été fait avec l’envergure que nous connaissons déjà tous aux yeux du monde entier.
C’est dommage pour notre football, pour la Fégafoot et l’ANFPG qui, à un moment donné, sont obligées de s’asseoir autour d’une même table et parler ensemble pour le bien du football et des footballeurs ».
Au sujet de la réaction d’Ibrahim Ndong
« Même si dans le fond il a raison, devenu cadre de l’équipe et à un niveau très appréciable, il aurait pu pendre cet avion, aller à Franceville et manifester son soutien tout étant avec l’équipe nationale. Et je crois que personne ne le lui aurait empêché ni crié sur lui, par ailleurs en prenant part à ce match.
La solidarité est une bonne chose mais avoir délaissé l’équipe nationale n’est pas professionnel. Le Gabon est éliminé aujourd’hui et il faut se projeter dans les compétitions à venir.
Il y a déjà une situation qui dérange et qui va déranger non seulement Didier lui-même mais aussi, le sélectionneur et les coéquipiers. Et il va falloir que la Fédération et le sélectionneur gèrent bien cette situation pour le bien de l’équipe ».
Sur l’arrêt des activités sportives
Aujourd’hui, l’arrêt des compétitions sportives dérange tout le monde. Je ne comprends pas qu’on puisse célébrer les victoires de l’équipe nationale et ne pas faire en sorte que les championnats domestiques, toutes disciplines confondues, puissent se jouer.
C’est incompréhensible. J’ai même envie de dire que ceux qui ont la responsabilité de relancer ces activités le fassent parce que c’est de leur devoir.
Aujourd’hui le Président de la République a annoncé de faire du Gabon un pays de sport. Comment cela peut-il se faire s’il n’y a aucune activité sportive dans le pays pendant deux ans alors dans les autres pays, un protocole sanitaire a été mis en place ainsi que toutes les mesures qui sécurisent toutes les parties. Et les compétitions se jouent.
Finalement c’est quoi le projet comme disent les autres ? »
L’avenir du sport national
Nous ne pouvons pas construite un avenir sportif et notamment footballistique dans le climat actuel. Aucun respect entre les corporations, aucune humilité, aucune solidarité, aucune logique sportive ne nous anime. Tout le monde se méfie de tout le monde.
Si nous aimons le football, nous devons cultiver les valeurs de respect, d’équité, de respect, d’humilité. Or aucune de ces valeurs n’est mise en avant pour que notre sport brille.
La Can arrive et à un moment donné, il va falloir, comme le cas de Didier, trancher. Il n’a pas joué contre la Libye pour des raisons connues. Mais que fait-on ? L’équipe a besoin de lui. Il n’a pas eu certes une lecture objective de la situation, même si dans le fond tout le monde admet qu’il fallait faire preuve de solidarité. Mais il fallait aussi répondre à l’appel de la nation.
A la Fédération et au staff technique, je vous invite à beaucoup de hauteur, de maturité et de lucidité afin de prendre la meilleure décision pour le bien de l’équipe ».