Après la célébration de la journée internationale de la presse sportive et au regard de la qualité du rendu de tous nos médias sportifs, l’on est bien en droit de poser cette problématique, même si elle peut heurter certains.
A l’instar des tous les autres pays du monde, le Gabon a célébré le 2 juillet dernier la journée internationale de la presse sportive. Journée choisie pour marquer l’anniversaire de l’Association internationale de la presse sportive (AIPS) qui a fêté ses 96 ans d’existence.
Même si au Gabon, doté pourtant de trois associations en la matière, cette journée est passée inaperçue, il y a de tout de même lieu de faire un diagnostic de la presse sportive au Gabon et pourquoi pas de méditer sur son avenir.
Sans peur ni honte de le reconnaître, notre pays accuse un grand retard tant sur le nombre de médias de sport que sur la qualité de nos écrits.
Si on peut déjà parler de six titres, d’ailleurs en ligne, sur le marché gabonais dont Gabonallsport, Le Sportif, Gabonsportevent, le Sportgentillais, Club Sport+ et Cafésportplus, l’on ne se contente jusque-là que des services des Sports dans d’autres médias.
Quelques bimensuels ont existé jusqu’à une époque assez récente, mais ils sont morts d’une belle mort. La faillite.
Même si on convient que la spécialisation relève de grands sacrifices en termes de formation, le travail acharné, l’envie et la valeur personnelles du journaliste sont tout aussi des critères favorables à la spécialisation. C’est le cas d’ailleurs de la plupart des journalistes sportifs gabonais aujourd’hui.
Triste constat
Mais si notre pays peut se contenter du petit nombre de médias de sport et de journalistes sportifs pour alimenter déjà le lectorat et l’audimat gabonais, l’on déplore encore, et alors là, la qualité du produit sur ce petit marché.
Certains ont choisi de se mettre au service d’institutions et en être des fervents défenseurs (griotisme) et ainsi, chargés parfois de détruire tous ceux qui ne raisonnent pas et tout ce qui ne résonne pas aux sons des cloches de leurs invisibles employeurs. Question de bénéficier régulièrement d’un sac de riz ou d’un carton de cotis et bien d’autres avantages qu’on sait tous. Ici on appelle ça le “sale boulot”.
Quel contraste d’entendre un journaliste sportif dire : « Je n’ai pas créer mon journal pour les lecteurs ou pour souffrir encore ». Voilà le journaliste sportif gabonais d’aujourd’hui !
En fait un journalisme sportif de « ventre » qui a volontaurement choisi d’enterrer les notions d’impartialité et de neutralité et qui semble se plaire à ne jamais migrer vers la concurrence internationale. Ses objectifs étant déjà bien précis.
Bien plus que ce constat, on pond des articles où on trouve une faute, de grammaire ou d’orthographe si ce n’est un contre-sens, presqu’à chaque ligne du papier.
Et du coup, l’on se pose bien des questions. Quel est le niveau du journaliste sportif gabonais aujourd’hui ? Est-il possible de faire un casting, pas en matière d’éthique et de déontologie mais en matière de niveau d’études ? Qui doit réellement être journaliste sportif dans notre pays ?
Que de références au Gabon !
Sans aller chercher des grands noms de la presse sportive ailleurs, nous avons pourtant des références dans notre pays. Les feux Rhonny Mba Minko, Francis Sala Ngouabeaud, Louis Claude Moudzéoud Koumba et Albert Edou Nkoulou et bien d’autres Théophile Ndong Eda, encore vivant, n’ont-ils pas bercé notre enfance au point d’en créer des vocations ?
Qui contestera la rigueur journalistique d’un papier de sport d’Abel Mimongo ou de Justelin Ndemzo’o ?
Que de séminaires dirigés par Pablo Moussodji Ngoma, à l’instar de celui du 8 au 13 septembre 2020 à Lambaréné, sur le thème : « Le journalisme sportif gabonais et l’exigence de qualité : retour aux fondamentaux dans un contexte compétitif ».
Oui la profession est malade. Et bien malade car remplie par des avatars ou simplement par des « vouvouzélateurs ».
Même si nous sommes tous responsables, j’accuse les dirigeants sportifs qui entretiennent cette médiocrité devenue ! J’accuse ces ainés qui refusent volontairement de dénoncer ces malfrats ! J’accuse tout le monde ! Je m’accuse et en même temps je crains pour l’avenir du journaliste sportif au Gabon !
Sauvons la Profession !