Pour avoir joué la Can sous injection et signé son arrêt de mort en 2012 pour le pays, l’ancien international s’est indigné de la maladroite leçon de patriotisme du ministre des Sports.
Depuis le désistement de dernière minute par Ibrahim Ndong du match contre la Libye à Franceville et la polémique créée par le patron des Sports, Franck Nguéma, sur le concept de « patriotes », essentiellement attribué aux seuls joueurs ayant accepté d’aller livrer ce match, les réactions de moquerie, d’indignation, de frustration et même de révolte fusent de toutes parts.
C’est le cas de celle de l’ancien international et président de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG), lundi dernier, au cours d’une conférence de presse et dans une vidéo qui a fait le tour du monde.
« J’ai lu la réaction du ministre des Sports qui me donne l’impression de découvrir le football gabonais en 2021. Il a utilisé le mot patriote, pour réunir ou pour diviser ? Il veut savoir la signification du mot patriote, qu’il se rapproche de la Fégafoot pour savoir les sacrifices que j’ai fait », a lancé Rémy Ebanéga, avant de verser en larmes.
Et lâcher l’un des secrets de l’histoire du football gabonais : « Quart de finale de la Can 2021, le Gabon m’a fait signé un engagement que si je meurs sur le terrain, le Gabon ne sera pas responsable parce que j’ai été blessé trois jours avant ». Visiblement indigné et remonté, au point de demander au patron des Sports s’il sait réellement ce qu’on appelle patriotisme.
Et comme si cette dose de patriotisme ne suffisait pas, « J’ai joué sous injection pendant deux ans parce qu’on ne pouvait jouer un match sans moi ».
Entre les patriotes de Franceville et le patriote de la Can 2012, il va falloir qu’on nous explique finalement le plus patriote des patriotes, à défaut d’être des « hypocrites ».