Répondant au communiqué de la Fégafoot sur son limogeage, l’ex DTN revient sur les faits, ses démarches et surtout la sanction, dans un entretien qu’il nous a accordé.
Gabonallsport : La Fégafoot vient de rendre officielle sa décision de vous limoger. Elle parle d’ « utilisation désobligeante d’un autre équipementier par les joueurs de notre équipe nationale des moins de 15 ans ». Comment en est-on arrivé là ?
Claude Mbourounot : « Lors du regroupement avant notre départ sur Kinshasa, l’équipe s’est retrouvée au CTB (Centre technique de Bikélé) pour un stage de 7 jours (du 6 au 14 mars 2024) avec un effectif de 20 joueurs et 09 encadreurs. Le coach principal a programmé 3 séances d’entraînements ; une séance de réveil musculaire à 7h, une séance spécifique à 10h et une séance technico tactique à 16h, avec 3 matches tests.
Chaque joueur a reçu du chargé de matériel, un maillot, un short, une chaussette pour les 3 séances par jour. J’ai remarqué que les séances de 10h et de 16h avaient toujours du retard ; que les équipements de compétition reçus n’avaient pas de numéros pour une rencontre officielle et que nous étions d’ailleurs obligés de le faire à Kinshasa pour ne pas prendre de sanction.
Ajouté à ces constats, j’ai aussi constaté que les équipements étaient incomplets.
En me rapprochant du chargé de matériel, il m’a laissé entendre qu’il n’a reçu qu’un seul équipement d’entraînement pour le stage et une tenue pour la journée par joueur.
Après la 1re séance, le chargé du matériel apportait les équipements sales au pressing situé à 45 minutes de marche du Centre mais revenait avec du retard pour la 2e et 3e séance.
En me rapprochant du Chargé de matériel principal (Charlie), il m’a dit qu’il n’y avait plus d’équipement disponible. Je me suis rendu auprès du SG de la Fédération pour une demande verbale de complément d’équipement. Elle est restée sans suite.
La Fégafoot dit clairement que vous avez fait un état de besoins.
En aucun moment, j’ai fait l’objet d’un état de besoin en matériel, excepté sur la demande de 20 trolleys destinés aux enfants qui avaient des sacs inappropriés, un jour avant le voyage.
La Fédération parle d’un autre équipementier que vous avez fait porter aux enfants.
En l’absence d’une tenue de voyage adéquate pour un déplacement par avion, un compatriote est venu nous remettre gracieusement des polos avec l’effigie « Gabon » et l’armoirie de la République gabonaise sans aucune forme de logo qui pourrait prêter à confusion. Ceci pour combler le déficit en tenues d’apparat. Et nous avons voyagé avec.
En résumé, le chargé de matériel a reçu par joueur, une tenue d’entrainement, une tenue de jour, un trolley et un équipement de compétition sans dossard (maillots non floqués). Ou était la fédération ?
Au regard de la sanction, avez-vous l’impression d’être devant un règlement de compte ?
Pour répondre à cette question, le Chef de délégation que j’étais fait quelques observations.
– A l’audition du 28 mars 2024, il aurait été judicieux d’avoir une confrontation entre les trois parties concernées à savoir, le chargé de matériel, l’intendant et le DTN pour dégager les faits.
– Après cette audition, il aurait été souhaitable de prendre connaissance du PV d’audition pour affirmer ou infirmer les faits qui me sont reprochés. Car plusieurs questions restent sans réponses.
– Un collaborateur ne devait-il pas bénéficier d’une sanction variable selon le code de travail ? Pourquoi une prise de décision si rapide quand on sait que les enjeux médiatiques n’étaient plus d’actualité avec l’équipementier ? Où étaient les tenues de voyages ?
A ceux-là, je dis simplement que le football appartient aux Gabonais, les polos ont l’effigie du Gabon, la Fédération est au Gabon. Où est le mal de faire porter à ces jeunes ce polo « GABON » ?
Un mot de fin ?
Loin de moi la pensée de faire en sorte que les choses ne se passent pas bien pour mon pays, de surcroit pour nos équipes nationales qui sont le reflet de la nation. Mon désir est d’apporter le meilleur de ma personne pour conduire le pays au sommet ».