
Une réflexion de Frédérick Ngome, contribuable gabonais, ancien joueur de l’USM, homme politique et observateur sportif qui dénonce l’ambiance délétère actuelle au sein des Panthères du Gabon. Surtout comme si cela est entretenu.
« A neuf jours du coup d’envoi, la gestion de la sélection gabonaise frôle l’amateurisme. Rien, ou presque, ne témoigne d’une préparation rigoureuse digne d’une Coupe d’Afrique des nations. L’absence persistante de communication officielle — maillot non dévoilé, images du rassemblement inexistantes, flou total autour des matchs amicaux — trahit un désordre profond, symptomatique d’une fédération qui navigue à vue.
Pire encore, l’instabilité logistique est devenue la norme. Un stage annoncé en Espagne puis improvisé à Casablanca, des adversaires amicaux qui changent au gré des rumeurs, et des forfaits de dernière minute qui se répètent comme une fatalité : autant de signaux inquiétants qui fragilisent la cohésion du groupe et minent la sérénité mentale des joueurs. Or, à ce niveau de compétition, l’improvisation se paie cash.
À cela s’ajoute un encadrement technique sous pression, dont les choix controversés divisent l’opinion et peinent à rassurer. Sans cadre clair, sans vision affirmée, le sélectionneur apparaît davantage comme le gestionnaire d’une urgence permanente que comme le chef d’orchestre d’un projet sportif structuré.
Aucune leçon tirée du passé
L’histoire récente du football gabonais devrait pourtant servir de leçon. Les erreurs du passé, notamment lors de compétitions majeures mal préparées, semblent se répéter avec une constance troublante. La CAN n’est ni un terrain d’essai ni un exercice de communication tardive : elle exige anticipation, rigueur et professionnalisme.
Dans ces conditions, il est légitime de douter du bon déroulement du parcours du Gabon à la CAN au Maroc. Tant que l’organisation restera approximative et que les décisions se prendront dans l’urgence, les ambitions sportives resteront des slogans creux. Le problème du Gabon n’est pas le talent -il existe- mais l’incapacité chronique à créer un environnement stable pour le faire éclore. Et sans réforme profonde de la gouvernance, la CAN risque une fois de plus de révéler les limites d’un système plus habitué à survivre qu’à performer ».
Frederick NGOME MENVIE

































































