
En accordant des voix supplémentaires à l’ancien collège électoral qui faisait des ligues des supers délégués, tout porte à croire que cette ouverture peut jouer des cartes même contre le président fédéral dont les velléités de se représenter sont de plus en plus ressenties.
Le 63e Congrès ordinaire de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot) s’est tenu le dimanche 29 juin 2025 à Libreville. Cette messe aura retenu l’attention à plus d’un titre car marquée par l’adoption d’une réforme du collège électoral, désormais élargie et plus ou moins rééquilibrée. Une réforme qui traduit une volonté claire de redéfinir la gouvernance du football national à travers une meilleure représentativité des acteurs de terrain.
Avant cette réforme, le collège électoral se limitait à 35 électeurs. A l’issue de ce congrès, les nouveaux statuts font passer le collège électoral à 56 votants. Un bouleversement numérique qui n’est pas anodin même s’il traduit un élargissement significatif de la base électorale, ainsi qu’une redistribution des équilibres internes.
En effet, quatre nouvelles entités font désormais partie du collège électoral à savoir les deux meilleurs clubs de D2 masculine et les deux meilleurs clubs de D1 féminine du dernier championnat, absents jusque-là de toute forme de représentation électorale.
Tel qu’inscrit à l’article 27 des statuts révisés, le nouveau decoupage donne droit à 14 voix pour la D1, 21 voix pour les 9 ligues qui bénéficient de trois autres avec les trois ligues les plus dynamiques, les associations des entraîneurs, des arbitres et des footballeurs sont maintenues dans le dispositif avec une voix chacune, confirmant leur statut de corps intermédiaires influents.
La nouveauté réside dans la reconnaissance contradictoire de la D2 masculine et de la D1 féminine qui ne se contenteront que des deux meilleurs de la saison écoulée alors que sous d’autres cieux, cest l’ensemble des clubs de D2 masculine et D1 du football féminin qui électeurs.

Réforme adoptée par le Congrès et saluée par le président fédéral, Pierre-Alain Mounguengui, dont les velléités de se représenter pour un quatrième mandat sont subtilement connues.
Si l’esprit de la réforme est d’ouvrir la gouvernance fédérale à une pluralité de voix, faire entrer de nouveaux acteurs dans le jeu électoral, bâtir un système plus inclusif, ancré dans les réalités locales, ce réaménagement du collège électoral modifie aussi les dynamiques politiques internes, rebat les cartes des rapports de force, et pourrait influer significativement sur les prochaines échéances électorales au sein de la Fégafoot.
En redonnant du poids aux ligues et associant quelques clubs féminins de D1 et de D2 masculines, la Fégafoot adopte une posture institutionnelle qui répond partiellement une vieille attente, celle d’un football plus démocratique, où chaque acteur, quelle que soit sa catégorie ou sa localisation, peut être entendu et représenté.
En définitive, la réforme du 29 juin 2025 marque un tournant pour le football gabonais. Non seulement elle rehausse la légitimité du processus électoral, mais elle affirme aussi une volonté politique forte, celle de replacer l’ensemble des composantes du football national au cœur des décisions stratégiques.