Les raisons de son silence après la Can U23, son bilan, les enseignements tirés et la succession de patrice Neveu. Tels sont les sujets abordés dans cet entretien.
Gabonallsport : Deux mois sinon un peu plus après la Can U23, vous avez choisi le silence. Vous pouvez nous expliquer d’abord cette attitude ?
Saturnin Ibéla : « Je suis sélectionneur et la Fédération a un service de communication. Je crois que pour des raisons de discipline, des sorties qui ne sont pas contrôlées par ce service ne sont pas toujours les bienvenues. Deux mois après, beaucoup d’encre a coulé sous le pont, je pense que si j’ai un point de vue à donner aujourd’hui, ça ne me dérangerait pas.
Venons-en au bilan coach à la tête des U23.
Après une prestation comme celle des U23 lors de la dernière Can, le bilan est forcément négatif et je pense qu’il faut tirer les leçons de la situation. Les moins de 23 ans de l’équipe nationale du Gabon n’ont pas créé cette situation. Et ici, les responsabilités sont partagées.
Je crois que la Caf a une grosse part de responsabilité. L’Etat gabonais avait mis des moyens à la disposition de cette équipe pour aller en mise au vert en Autriche avec à la clé, cinq matches amicaux avec d’autres sélections nationales africaines et européennes. Malheureusement à cause de la décision du jury disciplinaire de la Caf, à trois semaines de la compétition, cela a pénalisé notre préparation.
Et les conséquences de ce manque de préparation, on les sait tous.
Finalement une réaction après cette mésaventure?
On n’est forcément déçu quand on sort d’une situation de ce genre. Après avoir fait une bonne campagne de qualification, avec près de 80% des joueurs locaux venant d’un championnat arrêté, la cohésion ne pouvait pas prendre en 6 jours malgré le renfort des expatriés.
Je pense que les autorités tireront les leçons de la situation afin que les prochaines sélections soient bien gérées.
La succession de Patrice Neveu se pose de plus en plus. Vous êtes tenté par la prochaine offre?
Avant d’être sélectionneur, je suis entraineur de football. Mais être tenté ne me pose pas problème. Partout ailleurs, lorsqu’on est à la recherche d’un entraineur, il y a des normes et des procédures. Je pense savoir qu’en général, il y a appel d’offres, ensuite des candidatures et c’est au Comex et à la Direction technique de traiter le dossier qu’ils envoient à l’employeur qui est l’Etat pour décision finale.
Si je suis tenté un jour par ce poste, peut-être que je déposerai mon dossier. Pour l’instant, en tant que sélectionneur et entraineur, j’ai pas mal de défis. Pour l’instant, ce n’est pas dans mes préoccupations immédiates.
Un mot de fin ?
Le football est très complexe. Autant il est facile à pratiquer autant il est complexe dans sa gestion. Et lorsqu’on veut aller loin, il faut ménager sa monture. A chaque niveau, il faut prendre des dispositions parce que le haut niveau est très exigeant.
On ne peut pas vouloir aller très loin en coupe d’Afrique et prendre souvent les choses avec beaucoup de légèreté. On ne peut pas non plus vouloir faire du professionnalisme et avoir des comportements des amateurs.
Je pense qu’avec tout ce qui se passe aujourd’hui sur le plan politico social dans notre pays, les uns et les autres vont tirer les leçons de notre football. Le Gabon ne manque pas de talent. Les jeunes gabonaises et gabonais sont pétris de qualités. C’est à nous éducateurs, entraineurs et sélectionneurs de faire des bons choix.
Je termine en disant qu’on nous donne également la possibilité de mieux nous préparer pour pouvoir mieux affronter les adversaires qui souvent, sont mieux préparés que nous ».