Ridicule, mendiant, non considérée, esclave, involontairement irresponsable. Voilà le footballeur gabonais aujourd’hui, à l’occasion de la fête du travail.
L’univers tout entier célèbre le 1er mai la fête du travail. Le jour où chaque travailleur se send reconnu par son employeur, et dans une moindre mesure, se sent respecté par son employeur. Mais que vaut un travailleur sans salaire ?
Un irresponsable involontaire. Un esclave qui n’est là que pour enrichir son employeur. Un ridicule et un non considéré au milieu des siens. Un mendiant car il ne vit point de son métier. Un SDF car accumulant continuellement des arriérés de loyer et obligé de changer de domicile à tout moment quand on le découvre.
Et comment qualifier un tel système le jour de la fête du travail ? Ministère de Sports, Linaf et dirigeants des clubs, que pensez-vous de la situation misérable des footballeurs gabonais en ce jour mémorable de la fête du travail ? Jusqu’à quand allez-vous garder ces pères de familles, ces enfants d’autrui qui ont commis l’erreur historique de choisir le football comme métier, dans la précarité et la misère ? Comment allez-vous expliquer devant l’histoire cette violation flagrante des droits humains? Que de questions !
Journée de lutte et de célébration des combats des salariés et du mouvement ouvrier, le 1er mai est donc le jour où le travailleur doit véritablement exprimer ses droits comme l’ont fait plusieurs siècles les travailleurs américains et français.
Footballeurs gabonais, pourquoi vous faire distraire par vos bourreaux? Pourquoi des dissensions entre vous alors que vous vivez le même sort ? Qui d’autres que vous-mêmes luttera pour vous ? en tout cas jamais les journalistes que vous insultez tous les jours et qui ont eux aussi leurs problèmes ! Jamais vos présidents de clubs qui vont vos bourreaux ; encore moins la Linaf et le ministère des Sports, éternels faiseurs de promesses de vos salaires !
Et que ce 1er mai fasse aussi sortir les membres du staff technique de l’équipe nationale de leur silence, du moins de leur torpeur, sans salaire aussi depuis 27 mois.
Passionnés du football et ventres vides, bonne fête du travail !
One Comment
Gilles
C’est chaud là, mais très bonne analyse