Demi championnat, aucune coupe du Gabon, désignation des clubs gabonais aux compétitions africaines, difficultés à faire une équipe nationale A’, non reprise du National-foot malgré la promesse faite et arriérés des subventions.
Ils ont été accusés, à tort ou à raison, d’être aussi responsables du chaos que connaît le football gabonais aujourd’hui. Au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi à Libreville, l’Association des clubs de football professionnels (ACFP) que dirige Landry Nkeyi a décidé de faire une mise au point de la santé de notre football.
Sans faire dans la langue de bois, le président Nkeyi et les siens ont dénoncé les maux qui continuent de miner la pratique du football au Gabon, et dégagé, un tant soit peu, les responsabilités de chacune des parties prenantes pour la résolution de la crise actuelle.
Compétitions domestiques
« S’agissant des compétitions domestiques (les championnats nationaux et coupe du Gabon), il convient de rappeler que depuis mars 2020, les activités sportives ont été suspendues sur toute l’étendue du territoire national, en raison de la propagation de la pandémie de la covid-19, par décision gouvernementale et qui a été renforcée par l’arrêté N° 0204/PM portant interdiction de la pratique des sports collectifs au Gabon en date du 04 Novembre 2020. Soit deux saisons sportives d’inactivités.
Rappelons aussi que, en deux olympiades soit 8 ans, aucune coupe du Gabon, compétition de souveraineté n’a été encore organisée.
Ces situations difficiles et très déplorables engendrent évidemment d’énormes conséquences, puisqu’elles conduisent inexorablement vers des dysfonctionnements voir des dérèglements globaux aux plans sportif, économique et social.
Pour ce qui est du plan sportif, nous continuons à observer :
• La perte d’une génération d’acteurs (joueurs, encadreurs, arbitres, administratifs, kinés, médecins, stadiers, hôtesses, …)
• La perte des valeurs de nos officiels en compétition internationale,
• Les mauvaises performances de nos représentants en compétition africaine,
• L’absence d’opportunité des joueurs locaux à intégrer l’équipe nationale A,
• L’impossibilité de mettre en place une équipe nationale A’, donc un nouveau forfait pour le CHAN à l’horizon.
Rappelons encore que le Gabon avait été sanctionné d’une amende de $50 000 et deux ans de suspension, pour ne pas avoir pris part à cette même compétition, il ya trois ans. Situation qui risquerait de se répéter si les championnats ne reprennent pas d’ici le mois de Décembre 2021. La liste n’est pas exhaustive, nous dénonçons toujours,
• La désignation non objective de nos représentants en coupes africaines (BOUENGUIDI et MANGASPORT chez les hommes et MISSILE chez les femmes).
• Une relève hypothéquée et incertaine pour nos équipes nationales futures ».
Paupérisation des acteurs de football et Assises
« La paupérisation des acteurs du football, notamment les joueurs, les encadreurs et les administratifs est très visible sur le plan social.
Pour apporter des solutions aux difficultés rencontrées dans le milieu sportif décrié par l’ensemble des acteurs et du public, dont les causes et les responsabilités ont été bien connues et partagées, le Gouvernement de la République, à travers son ministère des Sports a organisé du 10 au 22 Mai dernier, soit douze jours durant, les assises du championnat national de football dont l’objectif était de réfléchir et de construire autour des acteurs, une nouvelle vision d’intérêt national en vue d’une autonomisation des clubs pour un championnat attrayant, régulier et compétitif.
Ne voulant rester en marge de la volonté du Chef de l’Etat, qui, pour une énième fois a consenti d’énormes efforts pour accompagner nos compétitions pour une période transitoire de trois ans, aux sorties de laquelle les clubs devront désormais se muer en société à objet sportif afin d’assumer totalement leur autonomie, nous nous attelons à répondre favorablement aux différentes mutations qui s’imposaient à cet effet.
C’est pourquoi, lors de notre passage devant la commission de suivi et évaluation des assises du championnat national, nous avons été invité à proposer des minimas, susceptibles de relancer rapidement les championnats nationaux dans des meilleurs délais. A cet effet, les pistes de solutions suivantes ont été posées sur la table :
✓ Mise à la disposition des clubs, du cahier de charge, afin de prendre part aux championnats ;
✓ Mise à la disposition des clubs, des contrats standards des joueurs et encadreurs ;
✓ Mise en place d’un organe pour traiter les litiges entre les acteurs du football national ;
✓ Paiement de la deuxième tranche de la subvention pour la saison 2019-2020 ;
✓ Clarification de la situation des différentes récompenses des vainqueurs des championnats ;
✓ Paiement intégral de la subvention avant le démarrage des compétitions.
Six mois plus tard, observant l’immobilisme actuel, nous sommes en clin de donner raison aux détracteurs de la tenue de ces assises ».
Propositions
« Afin de sortir de la situation de crise décrite plus haut, l’Association des Clubs Professionnels de Football du Gabon (ACPFG) propose ce qui suit :
1. La levée de l’arrêté gouvernemental interdisant la pratique des sports collectifs au Gabon ;
2. L’annonce officielle par la tutelle d’une date de démarrage des championnats ;
3. La mise en place d’un protocole sanitaire afin d’encadrer les compétitions nationales ;
4. La proposition d’un calendrier de toutes les compétions par la FEGAFOOT et la LINAFP ;
5. La mise à la disposition aux clubs du nouveau cahier de charges ;
6. Le paiement intégral du solde de la subvention de la saison sportive 2019-20.
Notons que, au vu de la tournure chaotique que prend la gestion de l’organisation de nos championnats, L’ACPFG se réserve le droit à moyens terme de saisir les instances internationales du Football.
Pendant que nous attendons le démarrage effectif des championnats nationaux, une certaine presse aux ordres et pourtant absente aux différents travaux de la commission du suivi de la Task Force, laisse entendre que les clubs sont à l’origine du retard du démarrage des compétitions domestiques au motif qu’ils refuseraient de faire vacciner leurs joueurs et encadreurs. Ce qui est bien évidemment sans fondement.
Conscients de la gravité que représente la pandémie de la covid-19 sur l’ensemble des populations en général et le monde sportif en particulier, les clubs par ma voix, réitèrent leur attachement à la vaccination de l’ensemble des acteurs.
Cette dernière, malgré tout doit au préalable s’accompagner d’un minimum de conditionnalités :
1. Réorganisation des structures par l’ensemble des clubs ;
2. Les conditions de redémarrage éditées plus haut.
Aussi, les clubs interpellent une fois de plus, le ministère des sports et la fédération gabonaise de football, de la nécessité de faire démarrer les différentes compétions sportives, seules garantes de la performance de nos représentants aux différentes compétitions internationales dans les meilleurs délais.
En cas d’inobservation de nos préoccupations, les clubs décident de ne pas prendre part aux différentes compétitions africaines pour le compte de la saison sportive 2021-2022, et se réserve le droit de saisir les instances internationales. Car cette attitude qui consiste uniquement à participer et ne pas être performant a atteint désormais notre tolérance ».