C’est ce 28 octobre que la grande famille du judo mondial célèbre sa journée. Cette année, la réflexion est portée sur le concept de Solidarité, au centre du message du président de la Fégajudo, Wilfried Nguéma.
« Chers judokas,
A l’occasion de la célébration de cette journée internationale du Judo (28 Octobre 2021) dont le thème pour cette 1lème édition est LA SOLIDARITE, journée qui intervient dans un contexte particulier qui est celui de cette crise sanitaire, j’ai le devoir d’inviter chacun d’entre nous à méditer sur cette thématique qui, plus que jamais, devrait nous interpeller, à quel qu’échelle que ce soit, quel que soit notre niveau de responsabilité et d’engagement dans le Judo.
Par la même occasion, cette célébration marque la fin de la saison sportive 2020/2021 et l’ouverture de la saison 2021/2022.
Je voudrai, chers judokas, nous convier au travers de cette thématique à un kogi/mondo, (échange, discussion, méditation), qui pourrait, au vu de l’état actuel du Judo gabonais, être une véritable catharsis pour nous tous, afin que l’édifice Judo-Gabon retrouve ses lettres de noblesse.
Nous essayerons donc tout d’abord de comprendre le concept de SOLIDARITE dans son acception générale, puis en tant que judokas, et enfin, nous envisagerons les perspectives auxquelles nous ouvre cette notion.
1) LA NOTION DE SOLIDARITE DANS SA GENERALTTE
Le Robert, dictionnaire de langue française nous dit que c’est une relation entre personnes qui entraîne une obligation morale d’assistance mutuelle. C’est donc ce qui unit des personnes dans un sentiment d’entraide. Ces personnes se sentent liées par différents liens qui peuvent être de plusieurs types : famille, communauté, association, profession, amitié, pays etc…
2) LA NOTTON DE SOLIDARITE DANS LE JUDO
Dans le judo, elle fait partie du triptyque qui exprime toute sa pratique et en est le principe ultime. En effet, la démarche philosophique du judo commence par le principe JU NO Rl (ou simplement Ju compris comme principe de Souplesse), puis se poursuit par le principe SERYOKU ZEN YO (ou principe d’Efficacité i.e. un Minimum de force pour un Maximum d’efficacité), et enfin, aboutit au principe JITA
YUWA KYOEI (ou principe de SOLIDARITE, encore entendu comme Entraide et Prospérité mutuelle), qui ici va bien au-delà de la solidarité sociale inhérente à notre condition humaine.
Le principe de SOLIDARITE en judo impacte la communauté au sein de laquelle nous vivons. Il favorise des échanges et une collaboration, tous sains et bénéfiques entre ses membres. Il créé le bien-être de chacun (bien-être lui-même dépendant du bien-être des autres).
Aussi, en dispensant du bien-être aux autres, nous pourrons nous-même en profiter en retour comme par un effet de miroir.
« L’union fait la force », écoute-t-on très souvent. Rien n’est plus vrai lorsque tous nous sommes impliqués dans un projet avec la même détermination. « Mais quels que puissent être mon pouvoir et mes capacités, je suis incapable de mener tout seul des tâches que peut mener une équipe ».
La Solidarité est donc un élément de motivation. Grâce à elle on est capable de mener plusieurs tâches en même temps, et on est plus ouvert intellectuellement par la mise en perspective d’idées communes pour atteindre les objectifs que nous nous fixons. Et il apparait ainsi un sentiment de tolérance dans ces liens que révèle la Solidarité.
Enfin, la Solidarité intègre le principe de divergence car, comme te disait Antoine de St Exupéry, « Loin de nous léser, nos différences doivent nous enrichir ».
3) LES PERSPECTTVES OFFERTES
La thématique de la SOLIDARITE est un bon prétexte pour nous retrouver et bâtir ensemble le judo gabonais qui, pour ma part est malade et souffre du manque de Solidarité de ses acteurs. C’est une invite à une remise en question de notre approche du judo et de la compréhension que nous avons de ses principes.
La Solidarité nous invite donc à nous mettre au service du judo et non à s’en servir. Elle nous invite à nous mettre au service des plus petits. Pour les experts et autres gradés/hauts-gradés, c’est un rappel subtil de ce que nos grades ne nous donnent aucune autre prérogative si ce n’est celle de toujours travailler à être des modèles pour les plus jeunes, et de continuer à enseigner et transmettre cet héritage tel que nous l’avons reçu.
Je voudrai terminer en faisant miens ces propos de Jigoro KANO : « On ne juge pas un homme sur le nombre de fois qu’il tombe mais sur le nombre de fois qu’il se relève ». « L’idée de considérer les autres comme des ennemis ne peut être que folie et source de régression ».
Albert Wilfried Nguéma