Ministre de la qualification des Panthères à la Can 2021 certes mais il semblerait aussi que c’est le ministre des selfies et des balades à Tokyo, le ministre de deux poids deux mesures bref le ministre des effets d’annonces.
Alors que les rumeurs d’un remaniement ministériel sont de plus en plus récurrentes, les sportifs, toujours malheureux, se demandent quel sort sera réservé à leur ministre. A défaut même de se demander ouvertement si Franck Nguéma, malgré son rapprochement actuelles décideurs du pays va être maintenu au gouvernement et surtout à son poste actuel.
Ministre des Sports depuis le 10 juin 2019, l’élu d’Akanda mais fils du Woleu-Ntem peut se réjouir d’une certaine longévité (32 mois) à la tête de ce département ministériel dit à problèmes.
Si le chantier de l’équipe nationale de football, Les Panthères, reste son terrain de prédilection avec une qualification en coupe d’Afrique des nations au Cameroun, et l’adoption de la nouvelle loi du sport grâce à lui, la grande majorité du mouvement sportif semble voir en Franck Nguéma un parachuté à la tête de ce ministère car brillant plus par les effets d’annonces.
Un seul stade Fifa sur 5 !
Primo. Après les deux Can organisées au pays et les quatre stades dont le pays a hérité de ces compétitions, le ministre des Sports a plusieurs fois annoncé la réhabilitation des quatre stades et même le décaissement des fonds pour leur entretien, le grand public n’arrive toujours pas à savoir pourquoi le Gabon n’a qu’un seul stade homologué par la Caf, celui de Franceville.
Et pire, Franck Nguéma vient d’annoncer une facture de 2,5 milliards FCFA pour la réhabilitation du stade d’Agondjé. « Un scandale » selon certains observateurs financiers.
Secundo. Et en restant sur ce même volet, le Gabon tout entier attend éternellement la suite de la « reprise imminente » des travaux du stade Omnisport. Et notre protocole d’interview sur la question, déposé il y a plus d’un an attend toujours sa suite.
Tercio. Même si le patron des Sports se cache derrière les « plus hautes autorités » sur la gestion de la pandémie du covid 19, tout porte à croire la situation que vivent les sportifs gabonais lui sied. Et pour preuve, de notre mémoire, le ministre des Sports n’a jamais réuni toute la classe sportive pour lui présenter sa « gêne » de voir les sportifs gabonais sans activités alors que très proche de nous, le sport se pratique.
Quarto. Voilà une contradiction entretenue par le Chef sur un sport suspendu localement mais qui envoie des dignes ambassadeurs au supplice en terre étrangère. La débâcle des JO de Tokyo et celle de l’Afrobasket U16 sont deux exemples édifiants et encore très frais dans la mémoire collective des Gabonais.
Et sa décision de refuser les Panthères Dames, en préparation depuis trois mois pour l’Afrobasket à Yaoundé ne fait l’unanimité. « Il a pris la décision dans son bureau sans même prendre la peine de nous écouter alors que cette équipe regorgent des filles rompues à la tâche comme Tania Angué, Foxia Folaké, Grace Mbaïkoua et autres Vanerick Anderson Ngouenya», s’est confié à nous, un responsable de la Fédération, frustré par la situation.
Cinq. Cette précédente situation a laissé croire que nous avons à la tête du ministère des Sports un fervent adepte de l’injustice. Et ce n’est pas les pratiquants du minifoot qui nous diront le contraire. Karatékas, volleyeurs, basketteurs, judokas et toutes ces autres disciplines en dehors du football s’interrogent au Gabon s’ils n’ont pas finalement eu tort de pratiquer une autre discipline que le football.
En fait, sur quoi s’est basé la patron des Sports pour envoyer deux athlètes aux Jeux paralympiques à Tokyo alors que sur le plan local, il n’y a aucune compétition?
Six. Les assises du championnat de D1 et D2 et la reprise annoncée du ministre des Sports du championnat national pour octobre prochain. Certains spécialistes du domaine sont formels et parlent encore d’un effet d’annonce.
Où en sommes-nous avec les Jeux scolaires ? Quel avenir pour notre Palais des Sports ?
Et comme si cela ne suffisait pas, Franck Nguéma semble être le contraire de ses prédécesseurs en matière de Communication. De sorties sporadiques dans les médias qui feraient « sa politique », et le tour est joué pour lui.
En deux ans et demi, ce patron de média n’a organisé, nous pouvons nous tromper, que deux conférences de presse, celle de l’annonce de la célébration des festivités de Gabon 9 Provinces le 12 juin 2019, à l’époque fraichement nommé ministre des Sports et de la culture. L’autre communion avec les médias était lors de l’annonce de l’incendie du stade Engong d’Oyem, le 1er mai 2020.
A titre de rappel, Nicole Assélé organisait une rencontre avec la presse, à bâtons rompus, tous les six mois alors que le ministre Alain Claude Bilié Bi Nzé a totalisé une quinzaine de conférence de presse et autres échanges avec tous les médias en un an et demi de passage au ministère des Sports.
Même Mathias Otounga Ossibandjouo qui n’a fait quelques mois ici avait organisé une grande rencontre avec la presse nationale au Nomad.
Aucune conférence de presse au sortir des Jeux Africains au Maroc ! Aucune sortie au sortir des Jeux Olympiques ! Aucune sortie à la suite de l’Afrosbasket U16 ! Aucune rencontre avec le mouvement sportif sur la crise sanitaire.
Doit-on applaudir cet état des lieux ? A tous et à chacun de lire et d’apprécier !