
Alors que les championnats de première et deuxième division de football se sont achevés en apothéose le 31 mai dernier, d’autres championnats nationaux attendent toujours leur heure.
Dans un pays qui comptent plus d’une vingtaine de fédérations et trois ligues nationales, la question de l’organisation effective des compétitions nationales se pose avec acuité. On se pose déjà la question de savoir à quand un traitement équitable du sport au Gabon ?
Il faut le reconnaître, l’aboutissement des championnats nationaux de D1 et D2 de football cette saison est un soulagement. Et pour cela, un hommage mérité revient au Chef de l’État pour son implication dans cette réussite. Mais à peine les sifflets se sont tus sur les pelouses du National-Foot que l’inquiétude renaît pour les amoureux des autres disciplines sportives nationales.
Le handball, le basketball, le volleyball, le judo, l’athlétisme, le taekwondo, le karaté, la boxe ou encore la natation ne peuvent, eux, que regarder de loin cet élan footballistique, comme des passagers de seconde zone. Dans ces disciplines pourtant, des jeunes, des clubs, des passionnés attendent, quelque peu en vain, la mise en route des compétitions nationales statutaires (championnat national), censées être financées par l’État.
Et que dire des coupes du Gabon interclubs, ces joutes sportives de souveraineté nationale réduites au souvenir ? La Fégafoot l’a reléguée aux oubliettes, celle de handball elle-même peine à la relancer, tandis que d’autres comme le taekwondo ou l’athlétisme n’en évoquent même plus l’existence. Seules quelques rares fédérations, à l’image de celles du basketball ou du volleyball, essaient d’en maintenir l’illusion, souvent à bout de souffle et au prix de lourds sacrifices.
La Ve République a promis de tourner la page des mauvaises pratiques. Pourtant, les conférences budgétaires passées il y a quelques mois avant l’élection présidentielle d’avril dernier né semblent avoir rien changé : aucun budget visible à ce jour, aucun début d’exécution palpable. Comment parler d’unité nationale ou d’économie sportive quand seule une poignée de sportifs ont droit au terrain ?
Il est grand temps que les autorités, à commencer par la locataire des bureaux de la tribune officielle prennent à bras-le-corps cette problématique qui peut entraver aussi son magistère.
Les gouvernants et acteurs de l’appareil étatique doivent comprendre que le sport, au-delà du loisir, est un levier puissant pour l’insertion sociale, la cohésion nationale et le développement économique. Il nécessite aussi des moyens conséquents pour exister.