Sentiment du président de l’AS Mingassang et ancien candidat à la Fégafoot qui jette cette fois-ci un regard froid sur notre football après sa récente sortie sur nos championnats D1 et D2 et élite féminin.
Le président Désiré Meba me Fama a résolument décidé de ne plus se taire. Dans la suite de l’entretien qu’il nous a accordé en milieu de semaine, cet économiste se penche cette fois-ci sur la situation quelque peu désastreuse actuelle du football gabonais.
« Mon regard sur notre football est très pessimiste ! De manière générale, je regrette une absence de vision et de clarté portée par un leadership managérial structuré ! Je peux relever quelques enjeux :
Sur l’organisation
Le football amateur (99% du nombre de joueurs) est abandonné, sans aucun accompagnement des clubs (sur les plans administratif, juridique, sportif, financier, éthique, etc). Tout le monde parle du football professionnel mais personne ne pense à l’organiser différemment, de manière à atteindre de nouveaux standards de performance.
Par ailleurs non seulement les championnats sont déjà mal organisés et connaissent de nombreuses interruptions, on amène encore une Ligue féminine qui n’a pas lieu d’être.
Sur les hommes
Le choix des managers se fait dans le cercle familial ou celui des copains et coquins, sans véritable formation à la base. Ce qui a une incidence négative dans la gestion quotidienne de notre football.
Concernant les élections à la tête de la Fédération et des Ligues, on ne vote pas pour celui ou celle qui a le meilleur projet mais pour celui ou celle qui passe à 2h du matin le jour du vote, et qui repart en ayant perdu un peu de poids dans ses poches.
Et comme si cela ne suffisait pas, on note une absence de formation de toute la chaine managériale (responsables de la Fédération, des ligues provinciales et ligues professionnelles, de clubs et des arbitres… etc).
Sur les Infrastructures
Non seulement les installations sportives de premier plan sont abandonnées mais aussi dans les ligues et sous-ligues, le football se joue sur des terrains inadaptés et les aires de jeux des établissements scolaires et des quartiers d’arrondissements ne sont pas réhabilitées.
Sur les textes
Le drame de notre football, c’est que les statuts et règlements sont faits en coupe réglée pour favoriser certains individus au détriment du collectif. Ce qui fit ressortir les notions de non-inclusivité et de non-prise en compte des enjeux de management qualitatif.
Sur les Finances
Il faut tout simplement faire observer, avec d’ailleurs réalisme, que le modèle économique où l’Etat est le principal acteur financier relève de l’utopie et commencer désormais à penser à l’autonomie des clubs ».
Tout un programme qui peut sortir notre football « malade et agonisant » des abîmes actuels. Mais pour combien de temps encore laissera-t-on autant de substances grises hors des circuits de décisions du football gabonais ?