Dans un entretien qu’il nous a accordé après la course, le Conseiller Chef de Département Sport, Culture et Jeunesse du Chef de l’Etat, nous donne tous les contours actuels et les perspectives du Marathon de Libreville (MDL).
Gabonallsport : Le Gabon vient d’organiser la 9e édition du Marathon de Libreville. Pourquoi le Président Brice Clotaire Oligui Nguéma continue-t-il de soutenir cet événement ?
Paul Kessany : « Le Marathon du Gabon est un événement que nous préparons depuis quelques semaines déjà, en étroite collaboration avec les organisateurs, Everest Media, pour ne pas les citer, que je remercie au passage, pour leur diligence et leur implication de tous les instants, pour la réussite tant sportive que populaire de cette fête.
Ce « Marathon pour tous », représente pour le Chef de l’Etat, un socle sur lequel s’appuyer, un lien pour fédérer les populations autour des valeurs du sport et de solidarité.
Pour les autorités de la Transition, il apparaissait également vital et opportun, de porter à nouveau cette urbanité événementielle structurée autour des dimensions populaire, hédoniste et conviviale, mais avec une nouvelle dimension plus inclusive et locale, en lien direct avec la dynamique de restauration désormais impulsée.
Enfin, une des ambitions du Président Brice Clotaire Oligui Nguéma sur le plan sportif, c’est de transformer le Gabon en une nation sportive à court terme, en préparant les succès de demain, qui feront de notre pays, une nation qui s’assume et qui gagne.
Selon vous, quel impact le Marathon de Libreville a-t-il sur la visibilité internationale et l’image du Gabon ?
Ces courses d’endurance telles que conçues, sont de puissants moteurs de promotion de notre pays, et ce sont les premiers éléments du puzzle de notre soft power que nous renforçons, à travers l’accueil de ce type de manifestation internationale de grande envergure. Etant l’un des rares marathons labellisés sur le continent africain, il développe sa notoriété progressivement, en lien étroit avec la destination Gabon, et attire des athlètes de renom.
Comment cet événement contribue-t-il au développement social et économique des communautés locales ?
La continuité de la tenue du MDL, renforce son aura aussi bien du côté des participants que de la ville de Libreville. Sur l’ensemble des équipes techniques, opérationnelles et logistiques, on compte 90 à 95 % de Gabonais et d’entreprises gabonaises.
Ils bénéficient d’un transfert de compétences et d’expériences, et en retirent les bénéfices en termes de revenus. Donc les revenus générés par cet évènement sont de puissants leviers pour l’économie locale, qui utilisent ce que j’appelle la « ressource territoriale », grâce au jeu convergent des acteurs responsables, en interaction avec les partenaires et les médias impliqués.
Nous avons également engagé un plaidoyer avec les organisateurs, pour que nos athlètes bénéficient dans les mois à venir, d’une assistance technique et logistique, afin de leur assurer une optimisation de leurs performances, selon des standards internationaux.
Comment le Marathon de Libreville favorise-t-il la participation et l’engagement des citoyens gabonais ?
Le MDL repose, à mon sens, sur des valeurs cardinales différentes d’autres marathons à l’échelle internationale : le plaisir de la participation plus que la recherche d’une place ou d’un temps de référence et la mise en scène de soi-même.
Tout en continuant à créer les conditions d’une compétition de haut niveau, il s’adapte au nouveau profil sportif et sociologique des participants, en recherche d’expérience tout autant que de performance. Il fait ainsi cohabiter l’élite et la masse pour être toujours plus attractif.
Par ailleurs, à un niveau micro, c’est un événement fédérateur pour les personnels de la Présidence. En effet, ce corporate running permet de créer une intelligence collective, de consolider les liens entre nouveaux collaborateurs qui n’ont que peu d’interactions entre eux, d’estomper les barrières hiérarchiques et de favoriser le relationnel avec les supérieurs
Par ailleurs, cet évènement sportif crée des moments riches en émotions hors du cadre professionnel, utiles pour renforcer l’esprit de groupe, et enfin, mieux véhiculer les valeurs prônées par le Président de la Transition.
Peut-on s’attendre à des innovations pour les prochaines éditions du Marathon de Libreville ?
Afin de lui donner plus d’envergure et d’attrait marketing, nous allons engager une discussion avec les organisateurs, pour que la dimension culturelle soit aussi prise en compte.
La dimension culturelle du MDL sera travaillée par les organisateurs et l’Etat sur les trois registres patrimonial (parcours), hédonique (animation) et humain (organisation) afin d’intensifier l’expérience vécue par tous les participants et de renvoyer une image attractive qui contribuera ainsi davantage au rayonnement du Gabon dans le monde entier.
Ce nouveau volet culturel (animations avant et pendant les courses, parcours synonyme de musée à ciel ouvert), aidera à mieux positionner l’épreuve sur le plan marketing afin de la développer localement mais aussi à l’international, avec une plus grande implication de grands groupes industriels, de sociétés d’Etat et des populations.
Ce nouveau positionnement devra être mis en perspective avec le triple processus de massification, diversification et personnalisation de la demande des coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels.
Un mot de fin ?
Je ne voudrais pas terminer cet entretien sans remercier d’abord le Chef de l’Etat qui a bien voulu maintenir cette grande fête sportive populaire, ensuite tous les partenaires (sponsors, médias…) qui œuvrent à sa durabilité, à sa renommée et à sa pérennisation.
Je remercie également les bénévoles qui œuvrent dans l’ombre depuis quelques jours déjà, notamment ceux des différents départements de la Présidence de la République, ainsi que les Gabonaises et Gabonais qui y adhèrent massivement. Et la fête était vraiment belle ! »