
Réaction de l’ancien candidat de la Fégafoot qu’on croyait se relancer dans la course mais qui décrit l’ambiance actuelle avant l’élection.
Gabonallsport: Monsieur Andoume, à quelques mois de l’élection à la Fégafoot, une question agite actuellement le milieu footballistique gabonais. Pierre-Alain Mounguengui, président de la Fégafoot, envisagede briguer un mandat politique. Peut-il ensuite prétendre à un quatrième mandat à la tête de la fédération en 2026 ?
Blanchard Paterne Andoume : « Excellente question qui mérite une réponse claire et documentée. Contrairement aux idées reçues, ni la FIFA ni la CAF n’interdisent formellement le cumul entre présidence de fédération et mandat parlementaire. Je l’affirme après avoir analysé les textes en vigueur.
Pourtant, on entend souvent parler du principe d’indépendance des fédérations.
Exactement ! Les statuts de la FIFA (articles 14, 19, 20) et de la CAF (article 17, 18) exigent que les fédérations nationales soient indépendantes de toute ingérence politique. Mais attention : ce qui est prohibé, c’est l’ingérence directe de l’État dans la gestion des fédérations. Si un élu utilise son mandat pour influencer indûment la fédération, là oui, la FIFA/CAF peuvent sanctionner par suspension ou exclusion.
Concrètement, existe-t-il des précédents de ce cumul en Afrique ?
Absolument ! Je peux citer plusieurs exemples récents qui prouvent que cette pratique est tolérée :
• Mohamed Raouraoua en Algérie : ancien haut fonctionnaire, il a présidé la FAF de 2009 à 2017 et était même membre du comité exécutif FIFA.
• Walid Sadi, son successeur : actuellement ministre et président de la FAF, réélu en février 2025 pour quatre ans.
• Musa Bility au Liberia : ancien secrétaire d’État aux Sports (1994-1995), président de fédération (2010-2018), et député élu en 2023.
Ces cas montrent que le cumul est toléré tant qu’il ne remet pas en cause l’autonomie de la fédération.
Et les contre-exemples.Y a-t-il eu des sanctions ?
Oui, quand il y a ingérence directe. Le Congo-Brazzaville vient d’être suspendu puis réintégré en mai 2025 après que le gouvernement ait tenté de démettre les dirigeants élus de la Fécofoot. La Côte d’Ivoire a aussi connu un cas intéressant avec René Diby, élu président de la FIF en 1990. Il a dû démissionner après sa nomination comme ministre des Sports, mais c’était une décision nationale, pas une sanction FIFA.
Dans le cas spécifique de Pierre-Alain Mounguengui, quelles seraient les conditions à respecter ?
Premier point, le droit gabonais doit autoriser ce cumul. Deuxième point, Pierre-Alain Mounguengui devra démontrer que son éventuel mandat politique n’influence pas sa gestion de la Fégafoot. La clé, c’est l’indépendance opérationnelle de la fédération vis-à-vis du pouvoir politique.
Mais n’y a-t-il pas un problème avec la limitation des mandats sachant que le président Mounguengui est entrain d’achever son troisième mandat ?
Excellente remarque ! Effectivement, en 2014, Pierre-Alain Mounguengui s’était engagé à ne faire qu’un seul mandat, puis il a finalement brigué sa succession. Le nombre de mandats relève des statuts de la Fégafoot et de la réglementation gabonaise et non des textes FIFA/CAF. Chaque fédération fixe ses propres règles à ce niveau.
Finalement quelle est votre position personnelle sur cette problématique ?
[Sourire] Suivez mon regard… En tant qu’observateur du football africain, je constate que cette pratique du cumul existe bel et bien. L’essentiel est que la fédération reste autonome dans ses décisions sportives. Si Pierre-Alain Mounguengui respecte ce principe et que les textes gabonais l’autorisent, alors juridiquement, rien ne s’oppose à son projet.
La seule exigence internationale est l’indépendance des fédérations vis-à-vis du pouvoir politique. Les incompatibilités éventuelles relèvent du droit national. Dans le cas gabonais, c’est donc à nos institutions nationales et aux membres de la Fégafoot de trancher selon nos lois et nos statuts. La FIFA n’y trouvera rien à redire tant que l’autonomie fédérale est préservée.
Blanchard Andoume à nouveau candidat en 2026 ?
Je ne sais pas danser avec les loups.
Vous pouvez être plus précis Mr Andoume ?
Je pense que comme toutes ces dernières années, les conditions d’une transparence réelle ne sont pas réunies. Il n’y a qu’à citer l’interventionnisme de la Fégafoot dans l’annulation de l’élection de Mr Afatoughe à la ligue de l’Ogooué Maritime pour par la suite positionner un candidat proche
L’entretien des électeurs et l’achat des voies la veille des votes sont des exemples qui montrent que les dés sont pipés ».