Les deux dirigeants du tennis gabonais sont accusés d’abus sexuel et chantage sexuel sur mineurs depuis les années 2000. Le premier aurait abusé de jeunes garçons et le second de fillettes.
La pédophilie est-elle devenue une autre forme de religion au Gabon ? Après la bande à Capello dans le football, Me Chaka dans le taekwondo, le journaliste d’investigation, Romain Moulina, vient de sortir un autre extrait de la suite de ses enquêtes sur le phénomène dans notre pays. Et cette fois-ci, c’est le tennis avec deux dirigeants, Jean Komi Vivon et Dandhy Poaty.
Gérant du Club Saoti à Libreville, l’un des plus grands clubs de tennis du Gabon, ancien agent de l’hôtel Intercontinental, aujourd’hui Radisson, qui disposait alors de trois courts de tennis, Jean Komi Vivon serait un pédophile patenté.
Selon un tennisman alors adolescent, « Il était très gentil avec moi. Il m’entraînait, croyait en moi, et m’a permis d’avoir de nouvelles chaussures. Je voyais un bel avenir avec lui, il m’a fait rêver. Ce n’est qu’après que je me suis rendu compte qu’il voulait profiter de moi… »
Citant deux jeunes hommes, Moulina détaille les stratégies de Vivon. « Il fait miroiter la perspective de faire des tournois, d’avoir une carrière. Il avait également des contacts dans d’autres pays, donc forcément… Puis, au bout d’un moment, les rapports professionnels se transforment en intimité. Il vous invite chez lui, vous regarde sous la douche, essaye de se glisser sous la douche. »
Et un des athlètes d’enchainer : « Il m’a dit que je devais rembourser son investissement. Que tout ce qu’il faisait pour moi n’était pas gratuit. Je devais donc m’accoupler avec lui. Il me trouvait mignon, me disait que j’avais une belle bouche. J’avais 14 ans, je ne comprenais pas pourquoi mon coach voulait m’embrasser. »
Viol sur une fillette ?
Si Jean Komi Vivon est donc réputé sur la pratique comme le signifie notre confrère Moulina, tel ne semble pas le cas de Dandhy Poaty. Lui, aurait un goût particulier des gamines. Une ancienne joueuse anonyme révèle ce qu’elle aurait vécu de lui. « Entraîner les gamines, c’était une manière de les approcher pour assouvir ses fantasmes. J’étais terrorisée par ce monsieur, terrorisée. Il me faisait peur, il a essayé de m’enfiler un jour, j’ai hurlé. J’ai hurlé, il a arrêté. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé ».
Considérés comme « un secret de polichinelle », selon plusieurs internationaux, les abus de Poaty seraient remontés jusqu’au sommet de la fédération gabonaise de tennis (Fégaten) mais « des accusations démenties par le président de la fédération, Samuel Minko ».
« Mais bien évidemment qu’il est au courant, tout le monde est au courant », peste une joueuse. « Il y a eu un grand scandale dans le passé puisqu’une fillette a été violée de force ; je vous passe les détails, il y avait du sadisme. Elle avait même réalisé des examens médicaux après coup. Et qu’est-ce qu’il était passé ? Rien, Poaty a continué ! »
A ce qui semble, un collectif s’est monté pour déposer une plainte à la fédération internationale de tennis. « Sauf qu’avec les récentes arrestations et inculpations dans le football et le taekwondo, on se dit que nous aussi nous pouvons obtenir justice », a déclaré un ancien international.
Certainement que la justice va aussi se saisir rapidement de cet autre cas et poursuivra son travail comme elle le fait déjà pour les présumés pédophiles du football et du taekwondo.