
Il s’agit d’une réflexion de Sylvestre Engohang Obiang, ancien Secrétaire Général de l’USO, ancien administrateur (Conseil d’Administration) de la Linaf, ancien manager financier de la Fégafoot et potentiel candidat à la présidence de cette Fégafoot.
« Au Gabon, le football occupe une place singulière. Il est à la fois un loisir populaire, un puissant facteur de cohésion sociale et un symbole de fierté nationale.
A ce titre, la gouvernance de la Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT) dépasse largement le cadre sportif : elle engage l’image du pays, l’espoir de la jeunesse et la crédibilité de nos institutions sportives.
Pourtant, après plusieurs mandats successifs sans résultats sportif majeurs et durables, la question de la responsabilité des dirigeants se pose avec acuité. Dans un tel contexte, la démission d’un responsable élu ne devrait pas être perçu comme une faiblesse, mais, au contraire, comme un acte de bravoure politique et de patriotisme sportif.
» Le football gabonais a besoin d’un nouveau souffle «
Au Gabon, s’accrocher à une fonction malgré les échecs répétés a trop souvent été confondu avec la stabilité. Or, la stabilité sans performance, ni vision devient rapidement une forme d’immobilisme. Le courage, aujourd’hui, consistera à reconnaitre que le football gabonais a besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles idées et d’une bonne gouvernance.
Démissionner, après plusieurs mandats sans résultats significatifs, c’est accepter une vérité difficile : le projet porté n’a pas permis d’atteindre les objectifs attendus. Ce geste, loin d’être un renoncement, peut constituer un sacrifice personnel au service de l’intérêt général. C’est en cela qu’il devient patriotique. Mettre le Gabon et son football au-dessus des ambitions individuelles est une preuve de maturité démocratique et de responsabilité morale.
Le patriotisme sportif ne se mesure pas à la durée passée à la tête d’une institution, mais à la capacité à préserver l’avenir. En ouvrant la voie à une transition, la démission permettrait de restaurer la confiance des supporters, des joueurs, des entraineurs et des partenaires, tout en offrant une chance réelle de réforme structurelle du football gabonais.
« Le véritable courage, c’est de savoir s’effacer lorsque l’intérêt du Gabon l’exige ».
Cependant, pour être crédible, un tel départ doit s’accompagner de transparence et de redevabilité. Un bilan clair des mandats, une passation ordonnée et le respect des mécanismes institutionnels sont indispensables. La démission ne doit, ni servir à fuir les responsabilités, ni à échapper à l’évaluation de la gestion passée.
Le football gabonais a besoin d’un signal fort. Dans un pays engagé dans une dynamique de refondation et de restauration de la confiance publique, le sport ne peut rester à l’écart de cette exigence morale. La FEGAFOOT doit incarner les valeurs d’exemplarité, de responsabilité et de service à la nation.
En définitive, le véritable courage n’est pas toujours de s’accrocher au pouvoir, mais de savoir s’effacer lorsque l’intérêt du Gabon l’exige.
Si le départ d’un dirigeant ouvre la voie à l’espoir, au renouveau et à la performance, alors il ne s’agit pas d’un échec, mais d’un acte de bravoure et d’un geste profondément patriotique ».






























































