
Selon Gabon 1re, un peu plus de 70 milliards de FCFA décaissés pour la reconstruction de ce stade depuis 2010. On attend toujours les travaux d’achèvement et la livraison de l’infrastructure.
Dossier lourd. Dossier sensible, c’est selon mais c’est une affaire de détournement de fonds à haute échelle et qui touche des hauts dignitaires du pays, appelés pourtant à venir s’expliquer sur ce dossier poignant et qui n’a que trop duré. Et la Ve République mis encore devant ses responsabilités.
Rappel historique
Alors que le Gabon s’apprête à co-accueillir avec la Guinée-Equatoriale la Can 2012, notre pays manque de stades dignes de l’événement. Donc il y a urgence. Il faut réhabiliter le stade Omnisport Président Bongo, déjà suspendu car ne présentant plus des garanties de sécurité, surtout avec sa célèbre tribune dite « Le Shaba », curieusement la plus populaire et la plus aimée du public.

Suite à un appel d’offre, les travaux seront confiés à Eurofinsa en juin 2009, une société espagnole. Gabon 1re nous parlera de 37,4 milliards de FCFA. Argent décaissé par l’Etat gabonais, démarrage en toute pompe des travaux. A l’époque Paul Biyoghe Mba est premier ministre et René Ndemezo’Obiang est ministre des Sports.
Puis contre toute attente, la Can 2012 arrive et on ne la jouera pas sur ce stade. Les travaux sont abandonnés par Eurofinsa. On veut en savoir plus, mais on vous dira que c’est un dossier sensible.
Des années passent, une autre Can (2017) que le Gabon va abriter seul, pointe à l’horizon. L’Etat choisit curieusement de construire d’autres stades, notamment Michel Essongué de Port-Gentil et Engong d’Oyem. Que se passe-t-il ? Jusque-là aucune information. Le dossier est toujours sensible.
Mais entretemps, Entraco est même annoncé pour la reprise des travaux à la suite d’une audience, le 15 avril 2015, accordée par le Premier Ministre, Daniel Ona Ondo, à l’ADG de cette société, José Manuel Dasilva.
« Le chantier qui devrait démarrer maintenant avec l’obtention de l’organisation de la Can 2017 par le Gabon, c’est le stade Omnisport Omar Bongo. Nous espérons que le contrat sera signé rapidement afin de commencer les travaux au plus vite pour pouvoir recevoir la Can », déclarera-t-il à la presse.

On va attendre le 30 janvier 2017 lorsque la ministre des Sports, Nicole Assélé, vient annonce la reprise des travaux du stade. A l’époque, on parle des partenaires financiers mais il y a quelques jours, Gabon 1re, nous révélera un prêt de 33 milliards de FCFA à la Société Générale (une banque française) afin d’achever les travaux du stade Omnisport. Prêt accordé mais ce n’est plus Eurofinsa ni Paul Biyoghe Mba encore moins René Ndemezo’o qui sont encore sur le dossier.
L’ANTGI dans la danse !
En 2017, alors que l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANTGI) règne en maître absolu des grands travaux au Gabon, avec Emmanuel Issozet Ngondet, Premier ministre, et Nicole Assélé, ministre des Sports, le chantier est confié à Cedex S.A, une société française. Jusque-là pas de suite des travaux.
Ne faut-il pas interroger ces dignitaires ?
Si parmi les quatre dignitaires du pays trois sont encore vivants, n’auraient-ils pas des choses à nous dire sur ce dossier ?
En juin 2021, l’ONDCS et le ministre des Sports de l’époque viendront à leur tour jouer leur partition, en lançant une opération d’assainissement et de sécurisation du site afin, dira l’Office sur sa page Facebook, « de préserver les travaux de réhabilitation qui y avaient déjà été effectués ». Une affaire de courte durée mais un budget mis en place.

Réhabilitation du stade Omnisport: un défi pour le Premier Bâtisseur.
Le pouvoir ancien tombé et la liberté d’expression retrouvée, tout porte à croire que dans la Ve République, les dossiers ne seront plus sensibles comme à l’ancienne époque. Les langues se délient, et Gabon 1re vient de jeter le pavé dans la marre avec ce dossier du stade Omnisport Président Bongo.
Le dossier n’étant plus certainement sensible, nous nous proposons à nouveau d’aller vers quelques uns de ces dignitaires pour en savoir.
Le bâtisseur en chef, Brice Clotaire Oligui Nguéma, veut bâtir davantage. Il lui faut des repères sûrs sur certains mais si on ne lui apprend rien. Comment faire sur ce dossier du plus grand éléphant blanc du Gabon ? Le dossier est-il toujours sensible ? La taskforce et Pierre Duro attendent-ils la trompette du ciel pour comprendre que les choses ont changé ? Affaire donc à suivre !