
Un médecin au ministère de la Santé, un économiste ou financier au ministère de l’Economie ou des Finances, un enseignant au ministère de l’Education nationale ou de l’Enseignement supérieur. Pourquoi cela ne s’appliquerait pas au ministère des Sports ?
A quelques jours de la formation du premier gouvernement de la 5e République, les conversations vont désormais dans le sens de qui sera où ? Après les républiques de copains et coquins, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma, brillamment réélu le 12 avril dernier, attend toujours la confirmation des résultats et sa prestation de serment pour former son gouvernement.
A quoi ressemblera-t-il, se demande-t-on ? Habitués aux équipes pléthoriques, obéissant à la géopolitique et donc faites des petites ententes, les Gabonais, notamment les sportifs veulent voir mieux. Et le Président Oligui a récemment donné le ton. Nous entrons de l’ère de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, dans l’ère du gouvernement de la méritocratie.
Un médecin au ministère de la Santé, un économiste ou financier au ministère de l’Economie ou des Finances, un enseignant au ministère de l’Education nationale ou de l’Enseignement supérieur. Pourquoi ce principe est respecté ici ? Juste parce qu’agent du corps des métiers, on comprend plus facilement les problèmes du département dont on a la charge. Une affaire de collègues et les problèmes sont plus faciles à comprendre et à gérer.
Un manager qui connaît bien le milieu
Pourtant, il y a d’autres ministères qui devraient déjà obéir à cette logique. C’est le cas de celui des Sports qui a longtemps souffert de voir à sa tête des gens qui viennent découvrir le département ministériel et, il faut le dire sans aucune méchanceté, qui viennent apprendre sur le tas. A défaut de venir se servir du sport.
A défaut d’être un ministre du football, même si c’est le sport-roi, l’occupant de ce département ministériel doit mettre de l’ordre dans ce milieu gangréné par tant de maux. Et les résultats de ces ministres, nous les connaissons depuis une dizaine d’années.
Des belles expériences du passé
Médecin de formation et ancien footballeur, Moïse Abessolo Edou, ministre des Sports, avait fait un diagnostic franc de notre football en 1984. « Le football gabonais est un cancer, il faut thérapeutique spéciale pour le guérir ». Non seulement c’est lui qui réorganise la coupe du Gabon mais quelques mois plus tard, le Gabon gagne sa première coupe de l’Udéac, le 19 décembre 1985 au stade de Franceville face au Congo sur le score de 3-0.
René Ndemezo’Obiang, ancien footballeur de haut niveau a obtenu la signatures des contrats à tous les sélectionneurs et c’est lui qui a initié et obtenu aussi l’affaire des primes en équipe nationale tandis qu’Alexandre Sambat, ceinture noire karatéka, ministre des Sports entre 1997-1998, a été l’initiateur du contrat programme au championnat national 1998.
Dernier exemple, l’ancienne handballeuse internationale, Nicolas Asselé, a fait obtenir au Gabon l’un des meilleurs palais des Sports d’Afrique.
Autant d’exemples qui nous conduisent à penser qu’il serait mieux, en ce temps de la 5e République et du devoir du résultat, que le sport soit aussi géré par des connaisseurs de la chose afin de le sortir de la situation dans laquelle des touristes l’ont laissé.